Face au mécontentement, Fnac Darty prend position pour ses clients
Le groupe Fnac Darty s’est dressé contre la SFAM suite à une cascade de réclamations de la part de sa clientèle. Suite aux prélèvements exorbitants réalisés sans un consentement clairement exprimé des clients, l’entreprise a décidé d’intervenir juridiquement. Entre 2017 et 2019, SFAM aurait vendu des assurances pour appareils multimédia au sein des magasins Fnac Darty. Cette information a été confirmée par le directeur général de Fnac Darty, Enrique Martinez, le 11 avril 2024 sur BFM Business. En représailles à la vague grandissante de plaintes, Fnac Darty a pris des mesures pour venir en aide à sa clientèle affectée, alors qu’une injonction judiciaire a contraint la SFAM à produire un relevé détaillé des plaintes.
De nombreux témoignages de clients, joint à une documentation judiciaire approfondie, révèlent l’ampleur des prélèvements non justifiés, soulignant la nécessité d’un examen plus rigoureux des contrats de service. Un groupe Facebook nommé « Entraide des victimes » de SFAM demeure actif, regroupant plus de 5 800 membres. Certains anciens clients ont signalé avoir été débités à nouveau en début d’année 2024, suite à la résiliation de leurs contrats plusieurs mois, voire années auparavant.
L’effet domino de l’affaire sur SFAM
L’affaire en cours a engendré une dégradation notable de l’image de SFAM, ce qui a entraîné une perte de réputation importante pour l’entreprise. De plus, SFAM a subi une liquidation judiciaire et des sanctions financières lourdes pour non-respect des normes de consentement des données. En 2018, Sadri Fegaier, le PDG d’Indexia, avait acquis discrètement 11,35% du capital de Fnac Darty pour un montant totaling de 335 millions d’euros. Suite à des problèmes financiers, cette participation a du être vendue en octobre 2023, ces parts étant utilisées comme garantie pour un prêt. La relation de partenariat entre Fnac et SFAM a été rompue suite à l’ouverture d’une enquête par la DGCCRF en 2018, qui a conclu par un accord pénal de 10 millions d’euros.
Peu de temps après, une seconde enquête a été initiée. Indexia devra comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris en septembre 2024 pour des accusations de pratiques commerciales trompeuses, tandis qu’ environ 400 consommateurs ont déjà déposé une plainte contre Indexia et Fnac Darty. Le premier acte de cette saga judiciaire se déroulera le 12 septembre à Paris. L’avocate Emma Leoty, défendant les clients manifestants, compte obtenir des remboursements pour ses clients. Déjà en avril 2024, elle a réussi à faire saisir près de 45 000 euros sur les comptes de la société, un montant bien en deça des 2,9 millions d’euros qu’elle espérait obtenir. Cette affaire marque un tournant majeur, poussant les entreprises du secteur à reconsidérer leurs alliances stratégiques et à ne pas négliger les protections à offrir à leurs consommateurs.