24 novembre 2024

Audiovisuel : le gouvernement veut plus de pubs sur France télé



La réforme de l’audiovisuel public français : un possible déplafonnement qui inquiète

Un déplafonnement des recettes publicitaires de l’audiovisuel public dans le collimateur

Une réforme inquiétante pour le secteur privé

L’avenir de l’audiovisuel public français pourrait être bouleversé par l’amendement de la réforme introduite par le ministère de la Culture. Cet amendement, qui sera discuté à l’Assemblée nationale en mai 2024, propose le déplafonnement des recettes publicitaires des organismes de service public tels que Radio France et France Télévisions (source). Une évolution qui risque de bouleverser l’équilibre délicat entre service public et privé. Actuellement, le plafond des recettes publicitaires de France Télévisions et Radio France est fixé à 42 millions d’euros par an.

Cet amendement ouvrirait la voie à des publicités après 20 heures sur les chaînes et stations publiques, ce qui était auparavant l’apanage du secteur privé. Les dirigeants de ce dernier voient dans cette proposition de loi un risque d’injustice, qui pourrait entraîner une concurrence déloyale. Mais la question divise. Pour Quentin Bataillon, député de l’Assemblée, cet amendement serait bénéfique à l’indépendance de l’audiovisuel public, alors que Laurent Lafon, sénateur, Le président de la commission de la Culture du Sénat, insiste sur la distinction claire à maintenir entre financement public et recettes commerciales.

Les risques potentiels pour l’audiovisuel privé

Les grands dirigeants de l’audiovisuel privé, comme ceux des groupes M6, Altice Média, NRJ et Lagardère-Vivendi, redoutent ce déplafonnement. Ils le voient comme un éventuel « cadeau » au service public, qui consoliderait une compétition inéquitable. D’autant plus que Radio France, en 2022, a déjà dépassé le plafond de 42 millions d’euros établi par le Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM), notamment grâce aux recettes publicitaires digitales (source).

Le secteur privé craint que ce déplafonnement, s’il est accepté, plonge les radios privées, déjà économiquement fragiles, dans une situation précaire. Certains dirigeants se montrent très critiques envers cette proposition, accusant le gouvernement de vouloir puiser dans les recettes des radios privées. Les débats qui suivront la présentation de l’amendement promettent d’être animés. À suivre de près.

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