Le projet du célèbre économiste Gabriel Zucman de taxer plus lourdement les milliardaires gagne en popularité, spécialement lors du G20 qui se déroule actuellement au Brésil. Cette proposition pourrait générer annuellement entre 200 et 250 milliards de dollars. Ces fonds seraient une bouée salvatrice pour atténuer les inégalités fiscales.
La proposition de taxation des milliardaires par Zucman
En ce juin 2024, Gabriel Zucman, désigné par le Brésil pour représenter son pays au G20, a remis un rapport de 50 pages qui expose les inégalités de la taxation des milliardaires. Il y met en exergue la disparité fiscale majeure où les milliardaires ne versent que 0,3% de leur richesse superfétatoire en impôts. Ce rapport propose donc une taxe de 2% sur le patrimoine des près de 3000 milliardaires recensés mondial. Cette mesure pourrait rapporter chaque année entre 200 et 250 milliards de dollar en recettes fiscales. S’il on étend cette taxe à ceux qui possèdent une fortune entre 100 millions de dollars et 1 milliard, on pourrait engendrer entre 100 et 140 milliards de dollars supplémentaires par an. Tous les pays du G20 devraient appuyer le Brésil dans cette initiative afin de conclure un premier accord global qui vise à taxer les plus fortunés, selon Amitabh Behar, Directeur Exécutif d’Oxfam international.
Ce projet trouve déjà écho dans certains pays comme la France, l’Espagne, le Brésil et l’Afrique du Sud. Par contre, les Etats-Unis, sous l’administration de Biden, restent réservés et sont opposées à une redistribution globale des revenus fiscaux. Ce sujet s’avère donc délicat et les débats risquent d’être longs et ardus malgré un appui grandissant du public pour une imposition plus importante des riches.
L’impact possible de l’évasion fiscale sur ce nouveau système de taxation
La mise en place d’une telle taxe n’est pas sans défis. Il faudra d’abord assurer une coopération globale et veiller à la conformité des individus les plus fortunés qui ont parfois recours à des techniques d’évasion fiscale. Ceci dit, une résistance économique et politique de certains pays pourrait entraver, voire interrompre, la mise en place de ce dispositif de taxation. Selon Oxfam, le rapport Zucman envoie un message clair aux plus riches : désormais, ils ne peuvent plus utiliser leur pouvoir pour éviter de payer leur juste part.
Un autre obstacle à surmonter est le calcul de la fortune des milliardaires. La moitié de leurs richesses provient des actions des entreprises cotées en bourse qui sont facilement identifiables par les administrations fiscales. Cependant, l’autre moitié est ancrée dans les actions des entreprises privées non cotées, et dans des actifs tels que les yachts et les œuvres d’art, lesquels sont plus difficiles à évaluer. En dépit de tout, cette initiative vise à réduire les privilèges fiscaux dont bénéficient les plus fortunés et à financer des projets à l’échelle mondiale, surtout la transition énergétique dans les pays en voie de développement.