La dette publique française : une spirale incontrôlable ?
Dans le contexte économique de la France, une question se pose : Pourquoi la dette publique atteint-elle des niveaux records? Tout commence par un constat de Marc Touati, un économiste qui dépeint un tableau assez sombre de la situation. Selon lui, la dette publique française a explosé pour atteindre un montant record de 3 159,7 milliards d’euros au premier trimestre 2024, un montant représentant 110,7% du PIB. Mais l’aspect le plus déconcertant est sans doute le fait qu’une augmentation aussi substantielle de la dette publique n’ait permis qu’une hausse mitigée du PIB, laissant donc un écart considérable de 354,2 milliards d’euros. Analysons cela de plus près.
La dette publique, un mal ancien ?
En dépit de cette situation nouvelle, il semble que la dette publique française soit une problématique ancienne. Cette dette publique est en augmentation constante puisqu’elle a augmenté de 153,9% depuis 1997, contre une progression du PIB n’ayant progressé que de 52,4%. Il est essentiel de noter que cette augmentation disproportionnée de la dette par rapport au PIB n’est pas un phénomène isolé. En effet, depuis le troisième trimestre 2017, le grand écart entre ces deux variables donne le vertige : avec une augmentation de 904,3 milliards d’euros pour la dette publique, contre 560,3 milliards d’euros pour le PIB en valeur. En somme, le rapport est de 1 à 3!
Comment la France se compare-t-elle à nos voisins européens ?
A première vue, la situation semble beaucoup plus maîtrisée chez nos voisins germains. En Allemagne, de 2007 à la fin 2023, la dette publique a augmenté de 64,1% alors que le PIB en valeur a progressé de 70,4%. Cela démontre qu’il est tout à fait possible d’augmenter le PIB plus que la dette publique. Malheureusement, la France a emprunté le chemin inverse. L’effet pervers de cette dynamique est clairement illustré par le fait que l’augmentation de la dette publique n’a en rien permis de stimuler la croissance structurelle de l’économie. Au contraire, c’est un mouvement régressif qui s’est mis en place.
Quelles sont les conséquences pour l’activité économique ?
Les conséquences ne sont pas faites attendre. Le manque de contrôle sur la dette publique s’accompagne de perspectives économiques peu encourageantes. Les indices INSEE de climat des affaires et ceux des directeurs d’achat sont sans équivoque, faisant prévoir une régression annuelle du PIB français dès le deuxième trimestre 2024. Et cette récession est vouée à se poursuivre au cours du trimestre suivant. L’indice de confiance des ménages a également reculé en juin, signe de l’insatisfaction croissante face à la situation économique actuelle.
Quel avenir pour la dette publique française ?
Il apparait que ce tableau sombre puisse s’assombrir davantage à l’avenir. Il n’y a qu’à observer la tendance des taux d’intérêt des obligations d’État français déjà en augmentation nette. Ceci suscitera sans doute des réactions sur les marchés boursiers, dont la sérénité pourrait être ébranlée face à cette crise politique et récession économique. Enfin, s’ajoute à cela la menace imminente de l’État français d’augmenter les impôts et taxes affectant l’épargne et le patrimoine des Français, une situation qui devrait inciter à la vigilance.