par Un secteur du prêt-à-porter en proie à de multiples challenges
L’industrie de la mode en France subit les assauts conjugués de plusieurs crises. Les prises de positions de nombreuses marques de prêt-à-porter, autrefois symboles de la résilience économique du pays, se fragilisent face à l’inflation croissante, à l’augmentation des coûts de production et à la baisse de la consommation domestique. De plus, les répercussions de la pandémie de Covid-19 ont exacerbé les problèmes d’un secteur déjà ébranlé par la montée du e-commerce et l’évolution des modes de consommation.
Ce contexte a conduit au déclin de plusieurs enseignes emblématiques comme Burton of London, Gap, San Marina ou encore Minelli, n’ayant pas su résister à la myriade de défis économiques et sociétaux. Dans cette cascade de fermetures, la liquidation de Camaïeu reste un des exemples les plus marquants.
Esprit : l’effacement d’une marque de référence
Esprit, fondée en 1968 par Douglas et Susie Tompkins, a un temps été une marque de référence dans l’univers du prêt-à-porter. Avec sa présence dans plus de 40 pays, l’entreprise a atteint un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros en 2023, malgré une chute significative de 21% par rapport à l’année précédente. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce déclin : inflation, répercussions de la pandémie, mais surtout, un manque de connectivité avec une nouvelle génération de consommateurs, malgré une tentation de s’orienter vers un segment plus haut de gamme avec l’ouverture d’un pop-up store au Printemps Haussmann en 2024.
Les difficultés d’Esprit l’ont conduit à se déclarer en faillite pour ses opérations européennes en mai 2024. Basé en Allemagne et coté à la Bourse de Hong Kong, le groupe espérait une restructuration pour traverser la tempête. Cependant, l’accumulation de dettes, l’augmentation des coûts de production et la stagnation des ventes ont scellé le sort de cette marque jadis en plein essor.
