L’efficience du temps de travail : la clé vers la productivité et la performance
La question de l’allongement du temps de travail revient périodiquement sur le plan politique et social. Alors que certains voient dans la réduction de la durée de travail un moyen de booster l’emploi, la réalité de la gestion du temps de travail dévoile une autre problématique. Pour éviter de jeter de l’huile sur le feu, faisons un point rationnel sur la situation et abordons les données de manière objective.
L’usage du temps de travail dans les entreprises
Depuis l’instauration des 35 heures de travail hebdomadaire, le sujet est devenu tabou. Il semble y avoir un consensus autour de l’idée que plutôt que de débattre sur le nombre d’heures travaillées, l’effort doit se concentrer sur la gestion du temps de travail. En effet, dans les grandes entreprises, en tenant compte des déplacements, réunions, fréquences, retards, et autres facteurs, seul 53% du temps légal est réellement consacré à du travail productif. C’est un défi considérable pour les gestionnaires qui cherchent à maximiser la productivité et l’efficacité.
D’autre part, il faut remarquer que pour atteindre un niveau d’efficacité optimal, un taux de présence de plus de 35 heures, c’est-à-dire d’environ 38 heures par semaine, est requis, même dans le secteur public. Le dépassement du temps de travail est souvent compensé par des arrangements d’horaires, des heures supplémentaires, des RTTs, des primes, etc.
L’optimisation du temps de travail : un levier de performance non exploité
Il existe une marge d’amélioration significative dans la gestion du temps de travail. En réalisant une meilleure organisation et une gestion optimale du temps, on peut atteindre un taux d’efficacité de l’ordre de 65%, qui constituerait le rendement optimum pour les grandes entreprises. Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) se retrouvent dans cette évaluation, avec un temps réel consacré au travail d’environ 58%.
En revanche, pour l’administration publique, le temps perdu est beaucoup plus important, atteignant jusqu’à 55%, voire 65% pour les petites agences et organismes. La marge de progression y est donc particulièrement importante. Le premier pas pour augmenter la productivité et la performance globale est donc de se concentrer en priorité sur la réduction du temps perdu et l’optimisation de l’usage du temps de travail.