23 novembre 2024

62 millions de tonnes de déchets électroniques : les entreprises au cœur de la solution ?

L’ère du renouvellement électronique effréné et ses implications environnementales

Selon un récent rapport des Nations Unies, l’année 2022 a vu apparaître environ 62 millions de tonnes de déchets électroniques, assez pour remplir 1,55 million de camions de 40 tonnes. Ce phénomène est en grande partie dû aux cycles de renouvellement fixe des entreprises qui déterminent quand le matériel électronique doit être remplacé, indépendamment de sa durée de vie réelle. Il s’agit d’une pratique appelée obsolescence programmée, où des appareils électroniques sont conçus pour avoir une durée de vie limitée, incitant de ce fait les consommateurs à les remplacer fréquemment.

Une étude conduite en 2024 dans les pays nordiques révèle que près d’un tiers des entreprises en Suède, au Danemark, en Norvège et en Finlande remplacent systématiquement leur matériel tous les trois ans. Plus alarmant, jusqu’à 4% des entreprises remplacent leurs ordinateurs et tablettes après moins d’un an d’utilisation, indépendamment de l’usure de ces appareils. Non seulement ce comportement a des implications environnementales considérables, mais il marque également une réflexion mal adaptée à l’évolution technologique.

Qui a la responsabilité de ce gaspillage?

Bien souvent, cette frénésie de renouvellement est attribuée à la volonté des entreprises d’équiper leurs employés des derniers modèles d’appareils électroniques. Cependant, cette course à l’innovation n’est pas toujours nécessaire et contribue à l’accumulation de déchets électroniques évitables. En effet, aussi bien les consommateurs particuliers que les entreprises sont coupables de remplacer fréquemment des appareils électroniques encore fonctionnels. Il est donc impératif de reconnaître que chacun de nous fait partie intégrante du problème.

Néanmoins, des solutions existent. Souvent, les appareils électroniques sont conçus pour durer bien plus longtemps que les cycles de renouvellement le suggèrent. Plus alarmant, le secteur de la Tech est responsable de 5 à 10% des émissions globales de CO2, selon une étude de l’Institut de Recherche International IDC. Ces chiffres devraient inciter à la réflexion, à la révision de nos pratiques actuelles et à un usage prolongé des équipements existants.

Le rôle des entreprises face à ce défi

En réaction à ce phénomène, les entreprises ont le pouvoir de participer activement à la résolution de ce problème en abandonnant les cycles de remplacement fixes et en se basant sur la véritable durée de vie des équipements électroniques. En privilégiant des produits conçus pour durer, elles réaliseront des économies substantielles. La preuve en est que certains fabricants ont constaté qu’une faible proportion de leurs produits nécessitait une réparation après plusieurs années d’utilisation. Même si cela peut sembler être une mauvaise nouvelle pour les vendeurs, c’est une excellente nouvelle pour la durabilité des entreprises et l’écologie.

Les entreprises ont donc un rôle crucial à jouer dans l’adaptation de leurs pratiques de renouvellement. En modifiant leur approche, elles peuvent contribuer de manière significative à la réduction des déchets électroniques et à la promotion de comportements plus durables et éco-responsables.

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