La question des décomptes de jours de carence est devenue un sujet majeur sur l’échiquier économique et social. En effet, la recrudescence du nombre d’arrêts de travail pose un véritable challenge pour le patron de l’Assurance Maladie (Cnam), Thomas Fatôme, et met en lumière le rapport des Français au travail et à la santé.
Une hausse des arrêts de travail quasi-épidémique
Plus qu’une simple hausse, les statistiques révèlent une augmentation de 8,5% des arrêts de travail pour le premier semestre 2024 comparé au même semestre des années précédentes. Étonnamment, 42% de ces arrêts de travail ne sont pas attribuables à des facteurs économiques ou démographiques. Cela donne une idée de l’ampleur de l’impact financier sur les finances publiques, estimé à 17 milliards d’euros pour cette année seulement. Des questions se posent donc sur la responsabilité des médecins dans cette tendance, entre arrêts de complaisance et facilité d’accès au télétravail.
En parallèle, l’absentéisme est quasi-inexistant chez les autoentrepreneurs et les professions libérales, montrant ainsi une différence significative entre les différents types de travailleurs. Il est d’ailleurs intéressant de noter que certains entrepreneurs en sont venus à offrir des « primes de présentéisme » pour privilégier la présence au travail.
Le besoin d’une réforme structurelle
Le constat est clair : le système actuel semble être contre-productif. En effet, malgré les appels des gouvernements successifs à travailler davantage, leurs politiques semblent avoir l’effet inverse sur la présence au travail. L’administration de la santé est passée de 4 à 32 pages d’interlocuteurs, mettant en exergue la nécessité d’une simplification drastique.
Plus qu’une question financière, le coût des arrêts maladie représente également un défi de taille pour le pays. Derrière les chiffres, c’est un véritable changement de mentalité et une responsabilité individuelle qui sont en jeu, notamment celle des médecins. Sur ce point, on notera que certains corps de métiers comme les salariés volontaires pour être réservistes dans la Gendarmerie Nationale font preuve d’un absentéisme quasi-inexistant, preuve qu’un autre rapport au travail et à la santé est possible.