L’Unédic, l’organisme qui gère l’Assurance chômage, a annoncé celle qui aurait dû être une bonne nouvelle pour les bénéficiaires des allocations chômage. Les montants vont augmenter au 1er juillet 2023. Mais la hausse, confirmée le mardi 27 juin 2023, est très légère : 1,9%. Moins de 2% d’augmentation, alors que l’inflation reste très élevée.
L’Unédic n’aura pas suivi les demandes des organisations syndicales. Elles ont fait une nouvelle fois front uni, comme lors de la réforme des retraites, pour réclamer une augmentation plus élevée. La CGT demandait que les allocations chômage atteignent un minimum de « 10 euros par jour pour tous les allocataires ». Mais aussi une hausse suffisante pour que les allocataires ne se retrouvent pas sous le seuil de pauvreté, ce qui serait le cas de 40% d’entre eux selon le syndicat. Les demandes sont restées sans réponse.
Une augmentation des allocations chômage qui ne compense pas l’inflation
Si la CGT et les autres organisations syndicales ont vivement critiqué la décision de l’Unédic, c’est que l’augmentation de 1,9% est très inférieure à l’inflation. Cette dernière, en mai 2023 selon l’Insee, s’est établie à 5,1% sur un an, en légère baisse. C’est près de trois fois plus que l’augmentation des montants des allocations chômage versées aux bénéficiaires.
Mais ce n’est pas le pire : avec une inflation sur les produits alimentaires qui reste au-dessus des 15% (15,4% en mai 2023), les chômeurs voient leur budget mensuel fondre. Or, souligne la CGT, ce sont les ménages les plus pauvres qui souffrent le plus de l’inflation, puisque celle-ci se concentre sur les produits de première nécessité et les dépenses incompressibles comme l’alimentation et l’énergie.
Le patronat pointé du doigt dans la décision
La CGT, dans un communiqué, a mis la responsabilité de cette faible augmentation sur le patronat. « Cette revalorisation totalement insuffisante a été votée par les seules organisations patronales, tandis que toutes les organisations de salariés se sont abstenues (le vote contre d'une seule organisation syndicale aurait induit une non-revalorisation des indemnités). » Sophie Binet, sa nouvelle secrétaire générale, parle elle d’un « énorme scandale ».
Les bénéficiaires des allocations chômage devront donc se serrer la ceinture… au moins jusqu’en 2024. Le 31 décembre 2023, les règles d’indemnisation devront être revues. Mais pour la CGT, les négociations risquent de ne pas donner de bons résultats. « Le patronat ne veut négocier que la gouvernance de l'Unédic et pas les règles d'indemnisation. Il préfère que le gouvernement fasse le sale boulot à sa place », prévient Sophie Binet.
Article initialement publié sur EconomieMatin :