Des réformes d’envergure pourraient voir le jour dans le système d’indemnisation des arrêts de travail français, si les propositions faites par le gouvernement Barnier étaient acceptées. L’objectif ? Réduire le déficit public et alléger les dépenses de la Sécurité sociale. Toutefois, ces propositions suscitent de vives réactions et risquent d’inciter de nombreux travailleurs à ne plus se mettre en arrêt maladie.
Les projets d’amendements de la loi
À l’heure actuelle, le délai de carence pour les arrêts de travail est de trois jours. Le gouvernement envisage d’étendre cette durée, mais n’a pas encore précisé jusqu’à combien de jours. Parallèlement, Les Échos rapportent que le plafond de prise en charge par l’Assurance maladie pourrait être réduit. Aujourd’hui il est fixé à 50% du salaire brut à partir du quatrième jour d’arrêt, dans la limite de 1,8 SMIC. Ce changement pourrait rapporter 600 millions d’euros dès l’année suivante. Toutefois, cela impliquerait une diminution des indemnités pour les salariés touchant plus de 2 473 euros brut, sauf si leurs employeurs décidaient de compenser la différence.
Ces éventuelles modifications seraient un véritable casse-tête pour les entreprises, surtout les PME. Actuellement, beaucoup de conventions collectives permettent aux employeurs de compenser ce que l’Assurance maladie ne couvre pas. Mais si le gouvernement venait à adopter ces nouvelles règles, ceux-ci seraient obligés de payer une partie plus importante des indemnisations en cas d’arrêt maladie.
Les critiques des syndicats
Les syndicats n’ont pas manqué de réagir face à ces propositions. Pour ces derniers, les travailleurs seront les premières victimes de ces réformes. L’Humanité parle même d’une « opération enfumage », une stratégie visant à détourner l’attention des causes réelles de déficit de la Sécurité sociale. Selon eux, en allongeant le délai de carence et en réduisant la prise en charge, ces mesures pourraient dissuader de nombreux travailleurs de se mettre en arrêt maladie, même s’ils en ont réellement besoin.
Les entreprises sont également sous tension. En effet, si les nouvelles règles étaient mises en place, les employeurs devraient assumer une part bien plus importante des coûts liés aux arrêts maladie. Un équilibre économique menacé qui pourrait bien avoir de lourdes conséquences sur l’économie du pays.