Le gouvernement italien d’extrême-droite, sous la direction de Giorgia Meloni, a pris une décision qui a fait l'effet d'une bombe dans le secteur aérien. Il a annoncé son intention de limiter les prix des billets d'avion à destination de la Sardaigne et de la Sicile pendant les périodes de forte demande, principalement l'été. Cette mesure stipule que les tarifs ne peuvent excéder « 200% du prix moyen du billet » annuel, englobant ainsi les périodes moins demandées.
La raison derrière cette décision est claire : répondre au problème des prix exorbitants. Adolfo Urso, le ministre des Entreprises, a déclaré que l'État doit intervenir lorsque les citoyens sont confrontés à des actions qui ne respectent pas les règles du marché. Il a souligné l'absence d'alternatives réelles pour les voyages vers ces îles, ce qui justifie cette intervention.
Ryanair monte au créneau contre le plafonnement
Ryanair, la principale compagnie aérienne opérant en Italie avec 56 millions de voyageurs, n'a pas tardé à réagir. Eddie Wilson, le PDG de Ryanair, a qualifié cette mesure « d’illégitime et illogique ». Selon lui, en associant les prix d'été au prix moyen de chaque vol, le gouvernement italien les pousse à réduire le nombre de leurs vols. Il prévient que cela entraînera une augmentation des prix plutôt qu'une réduction.
Eddie Wilson a également évoqué les conséquences potentielles pour Ryanair. Si le décret reste en vigueur, au lieu d'ouvrir de nouvelles lignes en Italie, la compagnie pourrait augmenter ses vols vers d'autres destinations comme l'Espagne, Malte, Chypre ou les îles Canaries.
La réaction de l'Union européenne face au plafonnement du prix du billet
La Commission européenne, gardienne des traités de l'UE (Union Européenne), a demandé des éclaircissements à Rome sur ce décret. Adalbert Jahnz, porte-parole de la Commission, a souligné que la concurrence durable, permettant de fixer librement les prix, est généralement le meilleur moyen de garantir des tarifs raisonnables.
Il est à noter que les États membres de l'UE ne peuvent intervenir dans la fixation des prix que dans des circonstances très spécifiques. La Commission soutient les mesures visant à promouvoir la mobilité à un prix raisonnable, mais toujours conformément aux règles du marché intérieur de l'UE.
Le projet italien attaqué par tout le monde
Ryanair n'est pas la seule à exprimer son mécontentement. Les associations professionnelles Italian Boardof Airlines Representatives (IBAR) et Assaereo ont également critiqué la décision. Elles ont souligné que des négociations auraient pu aboutir à des « solutions moins punitives ».
Ces associations estiment que le plafonnement des prix semble être en conflit avec les réglementations sectorielles applicables de l'UE. Ces réglementations permettent généralement aux compagnies aériennes de choisir leurs itinéraires et de fixer librement les tarifs pour les passagers et le fret.
Article initialement publié sur EconomieMatin :