Restructuration du dispositif de chèque énergie : une source d’inquiétude pour les ménages français les plus vulnérables
Les implications de la réforme du chèque énergie
En place depuis 2018 pour aider les ménages les plus modestes à couvrir une partie de leurs factures d’énergie, le chèque énergie va connaître une transformation majeure dès 2025. Initialement délivré automatiquement sur la base de la taxe d’habitation, le bénéfice de cet aide sera désormais dépendant d’une demande proactive des concernés sur une plateforme numérique dédiée. Une approche qui soulève des craintes quant à la possible augmentation du taux de non-usage du chèque énergie.
Des organisations telles que la CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie), la Cnafal et l’Unaf expriment déjà leur réticence face à cette réforme. Elles redoutent que le nouveau système exclue une grande partie des bénéficiaires potentiels, notamment les personnes âgées ou celles ayant un accès limité à Internet. Manuel Domergue, directeur de la Fondation Abbé Pierre, souligne également la menace d’un taux de non-recours massif parmi les personnes touchées par la précarité énergétique. Vous pouvez lire leur communiqué commun sur Que Choisir.
Des avis divergents sur l’issue de la réforme
Face à cette situation, les associations proposent de maintenir le versement automatique du chèque énergie. Cette solution serait ainsi basée sur une analyse conjointe des données fiscales et des points de livraison d’électricité. Les associations plaident par ailleurs pour une revalorisation de l’aide pour compenser la hausse des taxes et l’inflation depuis 2019 et garantir un soutien réel aux ménages nécessiteux.
Les règles d’éligibilité pour le chèque énergie en 2025 se sont également durcies. En plus d’un revenu fiscal de référence inférieur à 11 000 euros par an pour une personne seule, d’autres données telles que le numéro de PDL et le numéro fiscal du titulaire du contrat d’énergie sont désormais nécessaires. Le gouvernement encourage les ménages concernés à demander leur chèque énergie sur la plateforme dédiée avant fin 2024. Cependant, face à une mise en œuvre percevue comme dissuasive par certains, les appels à ajuster la réforme se multiplient.