L'Insee a abaissé le 14 décembre 2023 sa prévision de croissance pour 2023 à 0,8%, contre 0,9% précédemment. Cette révision à la baisse s'explique par plusieurs facteurs. D'une part, les taux d'intérêt élevés, décidés par la Banque Centrale Européenne (BCE) pour juguler l'inflation, pèsent sur les investissements des ménages et des entreprises. Or, la BCE a certes mis en pause la hausse des taux, mais elle n’a pas encore annoncé de baisses, ces dernières étant toutefois attendues en 2024 comme pour la FED.
D'autre part, la consommation des ménages, moteur de la croissance en France, souffre d'une moindre consommation énergétique due à des températures clémentes. Il fait chaud, donc le chauffage tourne moins… et la croissance du pays en souffre.
Cette situation est exacerbée par une inflation persistante, attendue à 4,5% au moins sur l’ensemble de l’année 2023, bien que l'Insee anticipe un ralentissement de celle-ci à 2,6% en juin 2024.
Selon l’Insee, de fait, au quatrième trimestre 2023 la croissance de la France sera tout simplement nulle, et suivra un trimestre dans le rouge (-0,1% au troisième trimestre 2023).
Croissance : pas de récession pour la France en 2023 ?
La Banque de France, de son côté, prévoit une légère croissance de 0,1% au quatrième trimestre 2023, déjà révisée à la baisse, évitant ainsi à la France une récession technique, définie par deux trimestres consécutifs de contraction du PIB.
La question de la récession se pose malgré tout. Selon l'Insee, la stagnation attendue au quatrième trimestre 2023 pourrait être le prélude à une période de croissance faible, mais positive, en 2024.
Croissance 2024 : du mieux pour ma France ?
Pour 2024, l'Insee prévoit une légère reprise avec une croissance de 0,2% pour les deux premiers trimestres. Une croissance qui suggère un redressement progressif de l'économie française, soutenu par une consommation des ménages qui devrait rebondir grâce à un pouvoir d'achat amélioré et une inflation en baisse.
Reste que, pour 2023, les nouvelles prévisions de l’Insee mettent le gouvernement dans l’embarras. L’exécutif s’est toujours montré plus optimiste que l’institut de statistiques, annonçant et espérant une croissance 1% en 2023. Une hypothèse qui s’éloigne un peu plus chaque jour…
Article initialement publié sur EconomieMatin :