24 novembre 2024

Défaillances d’entreprises : 250 000 emploi menacés en 2024

Un observatoire des défaillances d’entreprises en France

Le dernier rapport de l’Observatoire BPCE, paru en octobre 2024, met en évidence une forte augmentation des défaillances d’entreprises sur le territoire français. Plus de 64 000 structures ont fermé leurs portes dans l’année, marquant ainsi une hausse de 24% par rapport à 2019. Le troisième trimestre 2024 fut particulièrement dramatique avec 13 035 défaillances, soit une augmentation de 20% par rapport à la même période de l’année antérieure. L’enquête de BPCE met en exergue un phénomène de « catch-up » pour toutes les défaillances que les entreprises ont réussi à éviter grâce à l’aide publique au cours de la période 2020-2022.

Les PMEs et ETI sont différentes, avec un taux de faillance augmenté de 57% pour les entreprises comptant plus de 10 salariés comparé à 2019. On assiste également à une forte hausse des défaillances dans les TPB de 3 à 9 salariés (+32%). Les entreprises rencontrent d’importantes difficultés face à l’inflation croissante, à la montée des coûts énergétiques et à la progression des taux d’intérêt, qui mettent à mal des secteurs tels que la construction, le transport routier et le bâtiment.

Un secteur et un marché de l’emploi en danger

L’étude de BPCE souligne également que la hausse des défaillances d’entreprises a un effet boule de neige, affectant toute l’économie et menaçant directement plus de 250 000 emplois. Au troisième trimestre 2024 seul, ce sont 44 000 emplois qui étaient en ligne de mire, soit une hausse de 43 % en comparaison avec 2019. Les chiffres montrent en effet que les entreprises trois ans après leur création sont les plus touchées, surtout celles qui ont pu se maintenir à flot lors de la crise sanitaire mondiale. Les structures de plus petite taille, tels que les microentreprises et les TPB sans employé ou avec un à deux employés, ont également connu une hausse significative de la faillance (+19 % sur les douze derniers mois).

Les conséquences sont multi-facettes, et influencent aussi bien les travailleurs que l’économie dans son ensemble. Nombre d’entreprises subissent une nette diminution de leurs marges et éprouvent de grandes peines à rembourser leurs dettes. Les déclinaisons financières d’une entreprise s’opposent souvent à une chute des autres sociétés liées à travers des contrats ou des opérations de commerce. D’après Alain Tourdjman, leader des études économiques de BPCE, « des secteurs tels que l’immobilier, le transport et les activités scientifiques et techniques sont à des niveaux de faillance sans précédent« , et la situation semble prête à s’aggraver à la vue du panorama économique français.

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