Le discours retenu du gouvernement français sur la rigueur budgétaire
Malgré une situation économique difficile, le gouvernement français a jusque récemment réussi à dissimuler la vérité économique à ses citoyens. Cependant, un incident survenu le 26 mars 2024 a changé cette perception. Le Premier ministre s’est exprimé sur la réalité du déficit budgétaire, perturbant le discours antérieur lénifiant du gouvernement.
Le gouvernement a-t-il masqué la réalité économique?
Jusqu’à présent, le gouvernement français a su manier l’art de la communication afin de rassurer sa population face à la réalité économique du pays. Même avec l’annonce de coupes budgétaires de 10 milliards d’euros en 2024 et 20 milliards supplémentaires en 2025, qualifiées d’insuffisantes par la Cour des Comptes, les responsables politiques ont évité d’utiliser des termes alarmants. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a par exemple évité toute allusion à l’austérité, préférant parler de « protection » et « d’efforts ». Pourtant, la réalité de ces coupes, potentiellement amplifiées dans un futur proche, laisse peu de doutes quant à l’impact sur le budget de l’État et les aides sociales.
Cette communication adroitement orchestrée a toutefois été perturbée par un discours du Premier ministre, Gabriel Attal, le 26 mars 2024. En réponse à une question du député Olivier Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Attal a reconnu la nécessité d’une « grande rigueur » dans les choix politiques, s’écartant ainsi du discours rassurant précédemment tenu.
Quel impact de ce nouveau discours sur l’économie française et les citoyens?
L’utilisation du terme « rigueur » par le Premier ministre a marqué un tournant dans la communication gouvernementale. Il rappelle des décisions politiques antérieures synonymes de restrictions budgétaires, comme celle de François Mitterrand en 1983, connue sous le nom de « tournant de la rigueur », qui a entraîné une réduction massive des dépenses publiques et de la sécurité sociale. Le terme « rigueur » a également été utilisé par le gouvernement Fillon en 2011 et par Manuel Valls en 2014, à chaque fois associé à des mesures d’austérité.
Cette nouvelle rhétorique signifie que les Français doivent se préparer à une période de rigueur budgétaire, synonyme de restrictions et de sacrifices. Les implications exactes de cette déclaration restent incertaines, mais le changement de ton du Premier ministre laisse présager une politique économique plus austère à l’avenir. Les citoyens français sont donc appelés à « se serrer la ceinture », un signe clair que les temps économiques difficiles ne sont pas encore terminés.