21 novembre 2024

Guerre du livre en France : la bataille d’Amazon contre les frais de port obligatoires

Le nouvel enjeu des frais de port dans le secteur du livre : protection des librairies ou obstacle à la lecture?

Depuis le 7 octobre 2023, les achats de livres en France sont frappés par une nouvelle taxe. Cette mesure, qui impose des frais d’envoi de 3 euros pour toute commande de moins de 35 euros, vise à donner un avantage concurrentiel aux librairies physiques par rapport aux géants de la distribution en ligne comme Amazon. Néanmoins, cette régulation a suscité l’émoi et remet en question le rapport des Français à la lecture, en particulier dans les zones rurales.

Un soutien à la librairie française ou une entrave à l’accès au livre?

Si l’intention de cette mesure – soutenir les librairies locales – est louable, ses effets sur les habitudes des consommateurs sont encore flous. Bien que certains aient parfaitement embrassé le système du click-and-collect pour éviter ces frais, d’autres ont été contraints de réduire leurs achats de livres, selon Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la librairie française.

Le combat que mène Amazon contre ces frais de port révèle une autre facette de la polémique. L’entreprise américaine, qui a commencé son activité comme librairie en ligne, défend l’accès au livre pour tous les Français et notamment ceux qui vivent loin des points de ventes physiques.

Quel impact pour les lecteurs des zones rurales?

Amazon affirme que ces frais de port constituent une barrière à la lecture pour bon nombre de Français. Une étude commandée par la plateforme indique que 75% des habitants de zones rurales qui achètent des livres en ligne le font en raison de l’éloignement des points de ventes physiques.

La question de l’accessibilité aux livres est donc cruciale. Une seconde enquête Ifop montre que 62% des sondés estiment que ces frais de port affectent leur pouvoir d’achat et que 56% ont réduit leurs achats de livres. Ces nouvelles dispositions font actuellement l’objet d’un recours devant la justice administrative, et c’est finalement la Cour de justice de l’Union européenne qui tranchera dans cette affaire.

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