21 novembre 2024

Jack Daniel’s et Harley Davidson ne veulent plus de l’équité en entreprise

Introduction

Jack Daniel’s et Harley-Davidson, deux icônes américaines, revoient leur stratégie de diversité, d’égalité et d’inclusion (DEI). En effet, ces initiatives, supportées par les entreprises pour promouvoir une meilleure inclusivité au sein de leurs équipes, connaissent un déclin significatif.

Jack Daniel’s : Changement de stratégie sur la diversification

Jack Daniel’s, appartenant à Brown-Forman, a mis fin en août 2024 à ses programmes d’inclusion et de diversité (DEI), motivé par un changement dans l’environnement commercial et juridique américain. Ces programmes, lancés en 2019, se voulaient favorables à une plus grande diversité en entreprise, à travers notamment des politiques d’embauche en faveur des minorités et une participation à l’Index d’égalité des entreprises de la Human Rights Campaign. Cependant, selon un courriel interne de Brown-Forman, le paysage a évolué, nécessitant une mise à plat de leur stratégie pour une plus grande alignement avec les objectifs commerciaux, et moins sur les considérations liées à la diversité.

Cette révision stratégique intervient dans un contexte où les rapports de Jack Daniel’s avec les questions raciales sont de plus en plus scrutés, notamment grâce aux recherches de Fawn Weaver, fondatrice de Uncle Nearest. Cette dernière révèle le rôle joué par Nathan « Nearest » Green, ancien esclave, dans l’élaboration du mode de distillation de Jack Daniel’s. Ce retrait des initiatives DEI est donc perçu par nombre d’acteurs comme une régression, allant à l’encontre des avancées en matière de reconnaissance et d’hommage à l’histoire de l’entreprise.

Harley-Davidson : Retrait des politiques de diversité face à la pression conservatrice

Harley-Davidson, autre emblème américain, lui aussi renonce à ses initiatives de diversité, d’égalité et d’inclusion suite à la pression de certains militants conservateurs. L’entreprise, dont le siège se trouve à Milwaukee, a ainsi mis fin à la collaboration avec des fournisseurs appartenant à des minorités et supprimé les formations sociales destinées à ses employés. Par ailleurs, le poste de responsable DEI n’a pas été renouvelé depuis avril 2024.

Cette décision s’inscrit dans un mouvement plus large orchestré par des personnalités conservatrices, comme Robby Starbuck. Ce dernier mène des campagnes contre ce qu’il considère comme étant des entreprises « woke ». Pour ces « anti-woke », les politiques DEI ne sont qu’un engagement sans substance et une menace pour les valeurs traditionnelles américaines. Face à ces critiques, Harley-Davidson, malgré ses regrets, a cédé à la pression, abandonnant ainsi des initiatives qui avaient pour but de rendre l’entreprise plus inclusive.

Menace sur la diversité aux Etats-Unis

Cette fin des politiques DEI chez Jack Daniel’s et Harley-Davidson symbolise un recul dans la volonté d’inclusivité au sein des entreprises. Ces décisions sont le reflet d’un climat social de plus en plus polarisé aux Etats-Unis, où les questions de diversité deviennent un enjeu idéologique.

Les programmes DEI ont un rôle clé dans la création de milieux de travail plus équitables, en donnant des opportunités à des groupes historiquement marginalisés. Leur disparition risque de renforcer les inégalités existantes et de transmettre un message négatif sur l’engagement de ces entreprises en matière de justice sociale. En outre, ces décisions pourraient avoir des répercussions négatives sur l’image de Jack Daniel’s et Harley-Davidson, notamment vis-à-vis des jeunes générations et des consommateurs progressistes, de plus en plus soucieux des valeurs éthiques des entreprises.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *