27 juillet 2024

La hausse des salaires va-t-elle relancer l’inflation ?

Au premier trimestre de 2024, la Zone Euro connaît une forte augmentation de la croissance des rémunérations. Une information confirmée par les chiffres officiels de la Banque centrale européenne (BCE). Les employés ont négocié leurs salaires pour compenser l’augmentation notable de l’inflation, qui a affecté leur pouvoir d’achat.

Solide croissance de la rémunération

La BCE prédit que cette tendance ascensionnelle dans la hausse des salaires restera constante. On s’attend à une augmentation de 4,5% pour l’année 2024 dans son ensemble. Ce chiffre sera suivi de 3,6% en 2025, et de 3% en 2026. Dans le cadre de ces prévisions, la tâche de la BCE devient difficile, car elle prévoit de baisser ses taux d’intérêt en juin. La hausse récente des salaires pourrait l’inciter à adopter une attitude plus prudente.

En outre, des personnalités importantes de l’économie européenne, comme Isabel Schnabel, Pierre Wunsch, Klaas Knot, Joachim Nagel et Martins Kazaks – communément appelés « faucons » – s’opposent à une nouvelle baisse des taux en juillet. Le cœur de leur inquiétude réside dans le fait que si les salaires augmentent de plus de 3%, cela pourrait entraîner une inflation excessive, incompatible avec l’objectif d’inflation de 2% de la BCE.

Des perspectives différentes concernant l’inflation

Cependant, la BCE est consciente des nécessités de l’économie. Elle reconnaît que les employés doivent être indemnisés pour les pertes de revenus qu’ils ont subies en raison de l’inflation passée. Elle envisage donc une période de croissance modérée des salaires. Une telle approche serait acceptable si les entreprises diminuent leurs marges bénéficiaires pour absorber ces coûts. Cette position équilibrée vise à soutenir le pouvoir d’achat des ménages tout en empêchant une spirale inflationniste.

Néanmoins, certains ne partagent pas cet optimisme et font preuve de prudence en ce qui concerne les projections d’inflation. Piet Haines Christiansen, économiste chez Danske Bank, met en garde contre une dynamique inflationniste inquiétante en Zone Euro. Il souligne qu’aucun pays de la zone ne montre de signe d’apaisement de l’inflation trimestrielle.
Pendant ce temps, la Commission européenne a revu ses propres prévisions d’inflation pour 2024, prévoyant un taux de 2,5% au lieu des 2,7% initiaux. Cette révision pourrait offrir une marge de manœuvre à la BCE pour assouplir légèrement sa politique monétaire sans risquer une inflation galopante.

En bref, bien que nécessaire pour maintenir le pouvoir d’achat des ménages, la hausse des salaires en zone euro constitue un enjeu majeur pour la Banque centrale européenne. Alors que la BCE se prépare à ajuster ses taux d’intérêt, elle doit réussir à équilibrer la lutte contre l’inflation avec le soutien du revenu des travailleurs.

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