Pour résumer rapidement et schématiquement, pour baisser l’inflation il faut baisser la demande de tous les bidules que les entreprises peuvent fabriquer et vendre. Pour baisser la demande de bidules, il suffit de baisser la quantité de monnaie disponible dans le monde, comme ça il y a moins de sous pour acheter des bidules. Pour baisser la quantité d’argent en circulation, on augmente les taux d’intérêt, enfin pas « on » mais les banques centrales et en plus elles retirent des liquidités.
A force de retirer des sous du système économique en rendant les prêts plus chers, il y a moins de sous en circulation et donc moins d’argent pour acheter des bidules.
Au bout d’un moment, les entreprises vendant moins de bidules, elle réduisent la production de bidules et cessent d’embaucher des gens pour fabriquer ces bidules, avant de même en licencier si les ventes de bidules continuent à chuter.
Et c’est exactement ce qu’il se passe.
La vente de bidules diminue sensiblement. Bon surtout en France… la courbe bleue chute considérablement au moment du Covid puisque nous étions enfermés et que nous ne pouvions rien acheter sauf de l’alimentaire. Donc la consommation de bidules s’effondre mais pas celle alimentaire qui augmente en 2020. Puis après avec l’arrivée de l’inflation en 2022, toutes les ventes de bidules alimentaires ou non s’effondrent et c’est du jamais vu depuis 1980.
Vous remarquerez également que notre consommation de bidules a doublé depuis 1980, ce qui n’est pas le cas de notre niveau de bonheur, mais bien le cas du niveau de pollution !
Le problème n’est donc pas l’écologie, le nombre d’humains ou le recyclage, mais bien le fait que nous consommons tout simplement trop de bidules, mais c’est un autre sujet.
Les ventes de bidules s’effondrent… mais… l’emploi reste dynamique !
« Le secteur privé aux Etats-Unis a créé plus d’emploi que prévu en juin, montre jeudi l’enquête mensuelle du cabinet ADP, signe d’un marché du travail qui demeure dynamique malgré la hausse continue des taux d’intérêt qui pourrait provoquer une récession.
L’enquête ADP recense 497 .000 créations de postes, le niveau le plus élevé depuis février 2022.
Les économistes interrogés par Reuters en prévoyaient en moyenne 228.000, tandis que les estimations s’échelonnaient entre 95.000 et 334.000 créations de postes.
ADP a révisé en baisse les résultats de l’enquête de mai, qui montrent désormais 267.000 emplois créés alors que les résultats initiaux en faisaient ressortir 278.000. »
Vous l’avez compris, il n’y a pas assez de chômeurs pour réellement calmer l’économie malgré la chute importante de la consommation, les marchés craignent que les banques centrales soient obligées de poursuivre la hausse des taux, et ça, c’est une très mauvaise nouvelle.
La FED toujours sous pression.
« Le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed montre que presque tous les responsables de la banque centrale s’attendent à de nouvelles hausses de taux dans les mois à venir.
« Les banques centrales voient le verre à moitié plein concernant les risques d’inflation, et les dernières ‘minutes’ de la Fed font écho aux inquiétudes de la BCE (et de la BoE) », expliquent les stratégistes d’ING.
Le contexte géopolitique est également négatif, Pékin ayant prévenu que ses mesures de rétorsion prises contre les Etats-Unis n’étaient « qu’un début », alors que la secrétaire d’Etat au Trésor Janet Yellen débute trois jours de visite diplomatique en Chine. »
Comme je vous le dis depuis plusieurs années maintenant, la démondialisation en cours est fortement inflationniste.
Les banques centrales risquent donc de continuer à hausser aussi bien le ton que les taux pour réduire l’inflation, ce qui, immanquablement finira par créer une crise sur les marchés boursiers.
Ils baissent aujourd’hui et cela valide bien le mécanisme archi connu. Hausse des taux = baisse des marchés boursiers et obligataires (sans oublier l’immobilier).
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Article initialement publié sur EconomieMatin :