21 novembre 2024

Les ventes d’armes n’ont pas fait fureur l’an dernier malgré la demande

Selon le rapport annuel de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), l'année 2022 a marqué un tournant inattendu dans l'industrie mondiale de l'armement. Les 100 plus grandes entreprises d'armement ont vu leurs ventes d'armes et de services militaires chuter de 3,5 %, elles ont atteint 597 milliards de dollars (549 milliards d'euros). Cette diminution contraste avec l'augmentation de la demande, exacerbée par des événements comme la guerre en Ukraine.

Des ventes d'armes plus faibles que prévu

La baisse des ventes s'explique en partie par les difficultés rencontrées par les fabricants d'armes, notamment aux États-Unis. Les entreprises américaines, qui représentent 51 % des revenus mondiaux d'armement, ont été particulièrement affectées par des problèmes de chaîne d'approvisionnement et des pénuries de main-d’œuvre dues à la pandémie de Covid-19, entraînant une baisse de 7,9 % de leurs ventes.

Diego Lopes da Silva, chercheur au Sipri, souligne que la situation des ventes d'armes reflète un « décalage entre un choc de la demande, comme celle provoquée par la guerre en Ukraine, et la capacité des entreprises à augmenter leur production pour y répondre. » Les systèmes d'armes complexes produits aux États-Unis rendent leurs chaînes d'approvisionnement particulièrement vulnérables aux perturbations.

En revanche, les fabricants d'armes dans des régions comme le Moyen-Orient et l'Asie-Pacifique, où les équipements militaires sont moins complexes, ont su répondre efficacement à la demande croissante. L'industrie de l'armement au Moyen-Orient a ainsi connu une augmentation notable de 11 %, atteignant 17,9 milliards de dollars.

Les dépenses militaires vont augmenter

Les entreprises d'armement russes ont également subi une baisse significative de leurs revenus, en partie à cause des sanctions imposées à la Russie. En parallèle, la Chine continue d'affirmer sa présence sur le marché de l'armement, avec une augmentation de 2,7 % des revenus de ses entreprises.

Selon Lopes da Silva, la demande d'armements reste forte et les ventes d'armes devraient rebondir dans les années à venir. De nombreux pays européens, en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, se sont engagés à augmenter leurs dépenses militaires. Cette tendance annonce potentiellement une hausse des recettes de l'armement à l'avenir, malgré les défis actuels.

Article initialement publié sur EconomieMatin :

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