Chapeau :
Le secteur des agrumes, et particulièrement celui des oranges, connaît une crise sans précédent qui pourrait entraîner une augmentation significative du prix des boissons préférées des Français. Cette situation est due à une combinaison de facteurs climatiques et sanitaires.
Impact du changement climatique et de la maladie du dragon jaune
Le Brésil, leader mondial de la production d’oranges fait face à la pire sécheresse de ces cinquante dernières années, entraînant une baisse de sa production de 25%. A cela s’ajoute un fléau sanitaire : la maladie du dragon jaune qui détruit les orangers et rend leurs fruits impropres à la consommation. Cette maladie, qui a déjà provoqué une chute de 61% de la production en Floride, a désormais atteint le Brésil exacerbant la crise.
Face à cela, les producteurs ont essayé de compenser les pertes en se tournant vers le jus d’orange congelé. Néanmoins, le problème persiste car les réserves mondiales de ce concentré, conservable uniquement deux ans, sont en passe d’épuisement, entraînant une inflation des prix pour les consommateurs et les industriels.
Flambée des prix : consommateurs et industriels en difficulté
Sur le marché à terme de New York, le prix du concentré de jus d’orange congelé a atteint un record de plus de 5 dollars la livre en septembre 2024 et les prévisions annoncent que cette hausse va continuer. Depuis le début de l’année 2023, le tarif de l’orange a triplé et les spécialistes s’attendent à une récolte en 2025 particulièrement faible, la plus basse depuis trente-six ans.
Ce phénomène ne touche pas que les producteurs. Comme l’explique Arnaud Jobard, directeur commercial de Suntory Beverage & Food France sur les colonnes de Echos, le cout des matières premières a triplé en deux ans. Les entreprises agroalimentaires, dont certaines possèdent des marques bien connues comme Orangina, Schweppes ou Oasis, envisagent d’augmenter leurs prix pour compenser cette hausse, une décision qui risque de freiner davantage la demande alors que le marché des boissons non gazeuses est en recul de 3,8% en volume. Les consommateurs, dont le budget reste limité, devraient réduire leurs achats de boissons à base d’orange, renforçant la pression sur les industriels.