Le ministre des Transports, Clément Beaune, l'a confirmé sur RMC, mercredi 29 novembre 2023 : dès février 2024, les péages coûteront au maximum 3 % plus cher que les tarifs actuels. C'est moins que la hausse de 4,75 % de 2023, mais cela reste un coup dur pour le budget des automobilistes. Le ministre des Transports a profité de cet entretien pour clarifier cette nouvelle augmentation en assurant que celle-ci n'était pas liée à la taxe de 600 millions d'euros sur les sociétés routières, ce qui avait provoqué la colère des concessionnaires d'autoroutes qui souhaitaient augmenter les tarifs des péages.
« On demande une contribution sur les sociétés d’autoroutes et sur les aéroports. Ce n’est pas par plaisir, mais c’est parce que cela va aussi financer les investissements dans les bornes électriques, le leasing social, l’achat de nouveaux trains… Ce sont 600 millions d’euros par an de taxe que l’on assume pour financer la transition écologique et pour que les transports, dans les années qui viennent, soient plus verts et moins chers », a ainsi précisé le ministre des Transports. Quoi qu'il en soit, les péages pèsent de plus en plus sur le budget des automobilistes français. En l'espace de 10 ans, ces derniers ont augmenté entre 13 et 22 % selon les autoroutes. De ce fait, de nombreux automobilistes ont changé leurs habitudes et préfèrent éviter les autoroutes même si cela rallonge leur trajet.
Les concessionnaires d'autoroutes se préparent à la riposte
Si l'annonce du ministre des Transports se veut rassurante pour l'année 2024, la note pour les automobilistes s'annonce également salée pour l'année 2025. Clément Beaune a assuré qu'elle ne dépasserait pas les 5 %, augmentation qui était demandée par les concessionnaires d'autoroute. Néanmoins, le ministre des Transports a maintenu une certaine réserve sur les hausses à venir pour les prochaines années : « On verra ce qu’est l’inflation pour 2024. Les indications qu’on a et la prévision officielle, c’est une inflation autour de 2,5 %. Donc on aura peut-être des hausses l’année suivante, mais qui seront modérées aussi. Chaque année, il y a une revalorisation, qui dépend notamment de l’inflation. Tant qu’on ne la connaît pas, on ne peut pas la déterminer pour les années qui viennent. »
L'État a tenté de minimiser l'impact de la taxe sur les autoroutes en l'étendant aux aéroports. Le Conseil d'État a donné son feu vert, mais les concessionnaires d'autoroutes sont loin de s'avouer vaincus. Au contraire, ils comptent bien répercuter la taxe en février 2025. Selon les estimations, les tarifs des péages pourraient grimper de plus de 6 %, et ce, sans tenir compte de l'inflation !
Article initialement publié sur EconomieMatin :