La question de la fiscalité du tabac est un sujet récurrent dans les débats publics. Depuis des années, la politique est celle d’une augmentation des prix. En août 2023, selon l’Insee, le prix du tabac a grimpé de 9,9% sur un an, plus de deux fois le niveau de l’inflation.
Mais ce n’est pas tout. Sur RTL, dimanche 3 septembre 2023, la Première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé qu'il n'y aurait pas d'augmentation de la fiscalité sur le tabac en 2024. Cette décision intervient après une augmentation de cette fiscalité l'année précédente.
Cependant, cette stabilité fiscale ne signifie pas que le gouvernement baisse la garde. « On a augmenté la fiscalité sur le tabac cette année et on ne prévoit de l’augmenter l’an prochain. Cela ne veut pas dire que l’on n'est pas très vigilants sur la consommation du tabac. » Avec 75 000 décès annuels liés au tabac, la vigilance reste de mise.
Les "puffs" : Un phénomène de mode controversé
Désormais, dans le viseur du gouvernement, il y a les cigarettes électroniques. Les "puffs", comme elles sont appelées, ont rapidement gagné en popularité, notamment parmi les adolescents. Ces cigarettes électroniques jetables, avec leurs saveurs sucrées et leur design attractif, ont séduit une large part de la jeune génération. « Elles donnent des mauvaises habitudes aux jeunes. On peut dire que ce n'est pas de la nicotine, mais c'est un réflexe et un geste auquel les jeunes s'habituent. C'est comme ça qu'ils vont vers le tabagisme », estime de son côté Élisabeth Borne.
Ces produits ne sont en effet pas sans risque. Outre les préoccupations sanitaires, ils posent un sérieux problème environnemental. Fabriqués principalement en plastique et contenant une batterie au lithium non recyclable, leur impact écologique est considérable.
L'Europe face aux "puffs"
La France n'est pas le seul pays à s'inquiéter des "puffs". Plusieurs pays européens, dont l'Allemagne, la Belgique et l'Irlande, ont déjà pris des mesures pour interdire ces produits. Ces interdictions reflètent une tendance croissante à réglementer les produits du tabac et les cigarettes électroniques à travers l'Europe, en réponse aux préoccupations sanitaires et environnementales.
Le gouvernement français prévoit donc de présenter prochainement un nouveau plan national de lutte contre le tabagisme. Ce plan, couvrant la période 2023-2028, inclura notamment l'interdiction des "puffs". Cette décision s'inscrit dans une démarche plus globale visant à protéger la santé des citoyens tout en prenant en compte l'impact environnemental des produits consommés.
Les conséquences d'une telle interdiction
L'interdiction des "puffs" pourrait avoir plusieurs conséquences. D'une part, elle pourrait réduire la consommation de nicotine chez les jeunes, ce qui serait bénéfique pour la santé publique.
D'autre part, elle pourrait également avoir un impact économique, car les fabricants et les vendeurs de "puffs" devront s'adapter à cette nouvelle réglementation.
Article initialement publié sur EconomieMatin :