Économie des buralistes : augmentation des revenus et débats sur les aides publiques
En 2023, le secteur des buralistes a connu une hausse significative de ses revenus, atteignant ainsi plus de 2 milliards d’euros. Une croissance qui s’explique en grande partie par l’augmentation incessante des prix du tabac et par la perception d’importantes subventions publiques. Cependant, cette prospérité suscite des interrogations quant à la pérennité des aides publiques et la position des buralistes dans le combat contre le tabagisme.
Augmentation régulière des revenus des buralistes
En une décennie, la moyenne des gains annuels des buralistes a triplé, atteignant une moyenne de 90 000 euros avant impôt en 2023. Cette progression fulgurante est principalement due à la hausse régulière des prix du tabac. Chaque augmentation des taxes se répercute sur les tarifs du tabac, ce qui entraîne mécaniquement une augmentation des revenus des buralistes. L’année 2023 a vu la mise en place d’une nouvelle mesure accentuant ce phénomène : la fiscalité du tabac a été indexée sur l’inflation de l’année précédente.
En conséquence, en 2024, le coût des paquets de cigarettes a augmenté de 1,50 euro, une hausse qui devrait continuer jusqu’à atteindre 13 euros d’ici à 2027. Alors que cette mesure visait à décourager la consommation de tabac, elle a eu pour effet inattendu d’augmenter les revenus des débitants de tabac. Cette situation pose question quant à l’efficacité des politiques de lutte contre le tabagisme.
Des subventions publiques remises en question
En plus de leurs revenus, les buralistes bénéficient d’importantes aides de l’État. Sur 20 ans, ils ont reçu plus de 4,4 milliards d’euros de subventions, soit environ 190 millions d’euros par an. Les buralistes étaient initialement censés utiliser ces aides pour compenser la baisse de leur marché face à l’augmentation des prix et à la concurrence des pays voisins. Cependant, étant donné la prospérité constante du secteur, de nombreuses voix s’élèvent pour remettre en question la pertinence de ces subventions.
Selon l’ACT, et contrairement à l’image de commerçants locaux que les buralistes cherchent à maintenir, ils forment en réalité un puissant lobby de l’industrie du tabac. La cour des comptes s’est ainsi montrée très critique à leur égard, les qualifiant de « 4ème profession la plus rémunératrice » parmi les TPE du commerce et de l’artisanat en France, et accentuant le dilemme autour des aides publiques.