De par son riche historique, le groupe ADP en collaboration avec la start-up allemande Volocopter, envisageaient d’introduire une nouvelle ère dans le transport aérien en organisant des démonstrations de taxis volants à Paris lors des Jeux olympiques. Leur vision était de faire usage de vertiports et de plateformes flottantes positionnées de manière stratégique sur la Seine pour mettre en avant le futur du transport en milieu urbain. Malheureusement, ce projet initialement innovant et plein d’espoir a dû être mis de côté.
Le projet de taxis volants : un arrêt en plein vol
La première raison qui a mis en arrêt le projet des taxis volants est d’ordre technique: une certification des moteurs n’a pas pu être obtenue à temps. En effet, pareille certification, délivrée par l’Agence européenne de sécurité aérienne, est une garantie indispensable de la sûreté des passagers et de la conformité de l’appareil avec les normes internationales. Dirke Hoke, le dirigeant de Volocopter, a expliqué que le retard dans la fourniture des composants par un sous-traitant aux États-Unis a rendu impossible l’exploitation des moteurs en France.
De plus, l’expédition obligatoire des moteurs pour des contrôles supplémentaires a entrainé un délai insurmontable pour l’obtention de la certification nécessaire pour effectuer des vols en France, plus particulièrement en zone urbaine où chaque panne pourrait avoir des conséquences dramatiques.
Des enjeux politiques et écologiques à la trame du projet
Parallèlement aux problèmes techniques, le projet a rencontré une opposition importante sur le terrain politique. Plusieurs élus de la ville de Paris ont exprimé leurs inquiétudes en présentant le projet comme une « aberration écologique ». La décision du ministère des Transports d’autoriser la construction de l’héliport d’Austerlitz a même été contestée en justice.
En dépit de cet obstacle, le Conseil d’État a accordé l’autorisation de poursuivre les expérimentations dans l’attente d’une décision finale. Néanmoins, cette dispute légale a retardé l’avancement du projet. Malgré la stagnation du projet lors des Jeux Olympiques, ADP ainsi que Volocopter envisagent d’effectuer des tests avec des hybrides sans passagers à l’aérodrome de Saint-Cyr-l’École, avec pour objectif d’introduire des vols avec passagers d’ici la fin de l’année 2024.