Selon une enquête de RTL, publiée le mercredi 22 novembre 2023, malgré l'entrée en vigueur de la loi anti-gaspillage depuis le 1er janvier 2023, une partie des enseignes de restauration rapide ne respecte pas cette nouvelle réglementation. Un tiers des restaurants analysés continuent d'utiliser de la vaisselle jetable, à l'instar de l'enseigne Burger King. Les raisons de cette lente adaptation varient : certains établissements citent des problèmes de taille et des retards dans l'installation des équipements nécessaires, comme la plonge, d'autres les vols potentiels et le coût qu'ils représenteraient.
La loi anti-gaspillage, officiellement connue sous le nom de loi AGEC (pour Accélération de la lutte contre le Gaspillage et pour une Économie Circulaire), a été mise en œuvre pour réduire significativement les déchets et promouvoir une économie plus durable. Dans le détail, cette loi interdit la vaisselle jetable dans les établissements de restauration rapide qui servent plus de 20 couverts simultanément. Cela inclut l'utilisation de gobelets, couvercles, assiettes, récipients et couverts réutilisables. La loi vise non seulement les fast-foods, mais aussi la restauration collective d'entreprise, les cantines scolaires, les cafétérias de musées et autres établissements similaires.
Un délai de trois ans pour s'adapter
L'objectif de cette loi est de réduire significativement les déchets plastiques. Selon l’Ademe, la mesure pourrait éviter près de 200 000 tonnes de gobelets et d’emballages de repas à usage unique. Cependant, la transition vers la vaisselle lavable représente un investissement conséquent pour les enseignes, impliquant l'achat de vaisselle, l'embauche d'employés pour le nettoyage, et l'installation d'équipements comme des lave-vaisselles et des séchoirs. Les restaurants concernés n'ont aucune excuse pour justifier leur non-conformité. Ils avaient trois ans pour s'adapter, la loi ayant été votée en 2019. Et comme a tenu à le rappeler Marine Bonavita, porte-parole de l'association Zéro Waste, auprès de RTL : « La loi ne demande rien d'autre aux fast-foods que de faire ce que font tous les autres restaurants, c'est-à-dire servir à manger dans de la vaisselle qui se lave. »
La date fatidique approche à grands pas pour les restaurants concernés par la loi AGEC. Si l'État est resté clément jusqu'à présent, il sera plus ferme à partir du 1er janvier 2024. Les enseignes concernées, si elles ne se mettent pas en conformité, prendront le risque de sanctions administratives et pénales, mais le montant des amendes semblent bien ridicules : 1.500 euros pour une personne morale et 3.000 euros en cas de récidive. Les sanctions seront-elles suffisantes pour faire plier les frondeurs ?
Article initialement publié sur EconomieMatin :