22 novembre 2024

Vers une pénurie de riz ? L’Inde interdit les exportations

L'Inde, en tant que premier pays exportateur de riz au monde, joue un rôle crucial dans la régulation des marchés internationaux de cette céréale. Le pays pèse pas moins de 40% du marché mondial du riz, sur les seules exportations. Or, la décision d'interdire l'exportation de riz blanc non basmati a été prise « avec effet immédiat », selon les annonces officielles du 20 juillet 2023. De quoi changer de manière immédiate la disponibilité de cette céréale sur les marchés de gros.

Cette mesure vise à « garantir » un approvisionnement suffisant pour les consommateurs indiens et à « atténuer la hausse des prix sur le marché intérieur », a précisé le ministère indien de la Consommation et de l'Alimentation.

Cette interdiction intervient dans un contexte où les exportations indiennes de ce type de riz ont augmenté de 35% sur un an au deuxième trimestre 2023. Un chiffre qui montre l'ampleur de cette décision sur les marchés mondiaux.

Les raisons derrière cette interdiction

Plusieurs facteurs ont conduit à cette décision drastique. En septembre 2023, suite à une sévère sécheresse dans ses principales régions productrices, l'Inde avait déjà restreint les exportations de brisures de riz et imposé une taxe de 20% sur les exportations de riz de qualité supérieure. De plus, les prix internationaux du riz, aliment de base essentiel à travers le monde, ont connu une forte hausse en raison de la pandémie de Covid, de la guerre en Ukraine et de l'impact du phénomène climatique El Niño.

Les exportations indiennes de riz blanc non basmati représentent environ un quart des exportations totales de riz du pays. Avec une telle proportion, l'interdiction pourrait « risquer d'exacerber l'insécurité alimentaire dans les pays fortement dépendants des importations de riz », selon la société Gro Intelligence.

Les conséquences pour les pays importateurs de riz

De nombreux pays, notamment africains, ainsi que la Turquie, la Syrie et le Pakistan, pourraient souffrir de cette interdiction. Ces nations, déjà confrontées à une inflation élevée des prix alimentaires, dépendent fortement des importations de riz, en particulier de l'Inde. La décision de l'Inde risque d'aggraver leur insécurité alimentaire.

Selon Oscar Tjakra, analyste chez Rabobank interrogé par l’AFP, les autres fournisseurs de riz, tels que la Thaïlande, le Vietnam, le Pakistan et les États-Unis, n'ont pas de réserves suffisantes pour compenser l'arrêt des exportations indiennes. Cette situation pourrait donc entraîner une inflation mondiale, le riz étant également utilisé comme substitut au blé.

Article initialement publié sur EconomieMatin :

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