Fin septembre 2023, deux radars seront déployés à Ostwald et Schiltigheim en Alsace, sur la M35. Contrairement aux radars classiques, ces appareils ne surveilleront pas la vitesse, mais le respect des voies de covoiturage. L'Eurométropole de Strasbourg, à l'instar de cinq autres villes françaises, a décidé d'expérimenter ces nouveaux dispositifs.
Après une phase de test d'un mois, les sanctions commenceront. Les "autosolistes", ces automobilistes seuls dans leur véhicule, s'exposeront à des amendes allant de 90 euros à 135 euros. Et pour ceux qui penseraient tromper le système avec des mannequins ou d'autres astuces, sachez que ces radars sont équipés de capteurs thermiques. Impossible donc de "duper" les autorités.
Les infractions : un phénomène courant contre lequel veut lutter le radar
Les voies de covoiturage, bénéfiques pour l'environnement et la fluidité du trafic, sont souvent enfreintes. Beaucoup d'automobilistes, pressés ou simplement indifférents, empruntent ces voies sans respecter les conditions. Yves Carra, porte-parole de l'Automobile Club d'Alsace, confirme à France 3 l'efficacité des radars de covoiturage, capables de détecter si au moins deux personnes sont présentes dans le véhicule.
Plusieurs cas d'automobilistes tentant de tromper les radars avec des mannequins ou des poupées gonflables ont déjà été observés. Cependant, grâce aux caméras thermiques, ces tentatives sont vouées à l'échec. Comme le rappelle Yves Carra, « le covoiturage commence à partir de deux personnes, enfant compris »… et animaux exclus.
Le radar covoiturage : une mesure pédagogique plus qu'une sanction
Si l'installation de ces radars peut sembler être une nouvelle source de revenus pour les autorités, leur objectif principal est pédagogique. La signalisation dédiée au covoiturage est souvent ignorée, et l'ajout de radars pourrait changer la donne.
Beaucoup ignorent la signification du losange sur les panneaux indiquant les voies réservées au covoiturage. Mais les principales causes d'accidents mortels demeurent l'alcool, la drogue et la vitesse. L'Eurométropole de Strasbourg envisage également des incitations financières pour encourager le covoiturage entre 2023 et 2025.
Vers une mobilité plus responsable
Le nouveau radar de l'Eurométropole de Strasbourg s'inscrit dans une démarche globale de promotion du covoiturage. À l'automne 2023, une plateforme numérique dédiée au covoiturage verra le jour. Elle aura pour but de mettre en relation les usagers, notamment ceux travaillant dans des zones d'activités.
Le covoiturage, en plus de réduire le nombre de véhicules sur les routes, favorise les échanges et la solidarité entre citoyens. Ces nouvelles mesures, bien que contraignantes pour certains, visent à encourager une mobilité plus responsable et respectueuse de l'environnement.
Article initialement publié sur EconomieMatin :