Une annus horribilis pour SFR en 2023 : un bilan inquiétant et des perspectives sombres
Les chiffres publiés par l’opérateur SFR en début d’année dépeignent un tableau peu reluisant de l’année écoulée. En effet, après une baisse de 1,3% de son chiffre d’affaires et 4,3% de son EBITDA, l’opérateur doit également faire face à une perte nette de 450 000 abonnés en une année.
Scandale de corruption chez Altice : un contexte marqué par le désenchantement des clients
L’année 2023 a été difficile pour l’opérateur SFR et plus particulièrement pour son propriétaire Patrick Drahi. Alors que le contexte concurrentiel est de plus en plus exacerbé, le groupe doit faire face à plusieurs challenges. Parmi ces obstacles, il faut compter un scandale financier retentissant dans lequel est impliqué Armando Pereira, ancien collaborateur de Drahi. Une situation qui a conduit à l’ouverture d’une enquête par la justice française.
Face à ces difficultés, SFR est contraint d’ajuster ses stratégies et notamment ses pratiques promotionnelles. Malgré une légère amélioration sur le segment fixe, les jours à venir ne s’annoncent pas plus radieux. Selon Dennis Okhuijsen, directeur d’Altice Europe, 2024 devrait être marquée par un déclin des revenus dus, entre autres, à un ralentissement des activités de construction.
L’énorme dette d’Altice : un véritable fardeau pour l’avenir du groupe
La dette d’Altice, infranchissable et grandissante, n’a pas fini d’inquiéter. En 2023, cette dernière a connu une augmentation pour atteindre 24 milliards d’euros, soit plus de six fois l’EBITDA de la société. Face à ce défi, le propriétaire d’Altice, Patrick Drahi, tente de trouver des solutions, la première étant la vente de sa filiale Médias pour la somme de 1,5 milliard d’euros. La vente a été annoncée en mars 2024 à Rodolphe Saadé, dirigeant du groupe de logistique CMA-CMG.
Mais cette opération n’enlève rien à l’inquiétude des marchés qui ont réagi assez négativement à ces annonces. La réaction ne s’est pas fait attendre et a conduit à une dévalorisation des créances d’Altice allant jusqu’à 28%. Malgré les promesses de réductions de la dette, les perspectives demeurent peu rassurantes. Il faudrait envisager des transactions proposées à des prix réduits avec les créanciers selon le trésorier du groupe Altice, Gerrit Jan Bakker.