22 novembre 2024

Faut-il vraiment ajouter de la dette privée à la dette publique ?


Investissement: L’importance vitale des marchés côtés et pourquoi ils ne devraient pas être délaissés

Une perception populaire limite l’investissement aux marchés non cotés en les associant à la croissance des entreprises. Ce point de vue distordu minimise l’importance cruciale des marchés cotés. Analysons plus profondément le rôle des marchés cotés et rendons justice à leur contribution essentielle à l’économie.

Marchés cotés: Une avenue incomprise mais précieuse pour le financement de l’économie

Les marchés cotés ne sont pas de simples casinos géants où se mènent des spéculations folles. Ils sont en réalité les contributeurs financiers phares de l’économie. Au travers de leurs mécanismes d’introductions en bourse ou d’augmentations de capital, ils soutiennent les entreprises, petites ou grandes, d’une façon similaire aux marchés non cotés. Contrairement à ces derniers, les marchés cotés ne sont pas conditionnés par des délais butoirs – un aspect qui permet aux entreprises de se libérer des pressions de rentabilité à court terme.

Transparence et rigueur caractérisent aussi les marchés cotés. Leurs contraintes de reporting surpassent celles du non coté, offrant ainsi aux actionnaires une diversification, une visibilité et une liquidité optimales de leurs épargnes. Cette liquidité est un atout inestimable, qui permet à l’épargnant d’acheter ou vendre ses parts à n’importe quel moment, facilitant l’accès à des liquidités en cas de besoin urgent. C’est là un avantage négligé, mais ô combien crucial en période de crise, comme cela a été le cas pour le marché immobilier avec les SCPI.

Une approche réévaluée: favoriser l’investissement en actions

Le véritable débat ne réside pas dans l’opposition entre les marchés cotés et non cotés, mais plutôt entre actions et obligations. En effet, seulement 5% de l’épargne des Français est investie en actions cotées, une classe d’actifs pourtant très profitable sur le long terme. Aux États-Unis, ce pourcentage est quatre fois plus grand. On comprend donc pourquoi les Américains s’enrichissent plus vite que les Français: pendant que le citoyen américain finance la croissance des entreprises du pays, le citoyen français finance le déficit budgétaire de l’Etat français.

Les autorités se trouvent dans un conflit d’intérêts. Elles devraient inciter les Français à orienter une part plus conséquente de leur épargne vers les actions. Or, en le faisant, elles compromettraient le financement de la dette de l’État français, qui s’élève à 3100 milliards d’euros. Une mesure symbolique a été prise: imposer que 1% de l’épargne soit placée dans des entreprises non cotées, ajoutant ainsi de la dette privée et de l’illiquidité dans le système. Malheureusement, cette décision ne résout en rien le problème de l’épargne des Français et sous-estime l’importance des marchés cotés.


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