Sanofi cède Opella au fonds américain CD & R : l’autonomie sanitaire de la France en danger ?

Sanofi vend sa filiale phare Opella à CD & R

Le groupe pharmaceutique français Sanofi a confirmé la vente de sa filiale Opella, célèbre pour des produits phares comme le Doliprane, à CD & R, un fonds d’investissement américain. L’opération, d’une valeur de 15 milliards d’euros, s’inscrit dans la stratégie du groupe français visant à se focaliser sur l’innovation et les vaccins. Une décision dictée par une vision spécifique du marché qui a soulevé des préoccupations quant à la production locale de médicaments et l’autonomie sanitaire de la France.

Ces craintes sont d’autant plus vives que la récente crise du Covid-19 a mis en exergue la dépendance de la France à l’égard des chaines d’approvisionnement internationales pour les médicaments. La séparation d’Opella et Sanofi, bien que justifiée par un désir d’autonomie, soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’avenir de l’industrie pharmaceutique française et ses implications pour la santé nationale.

La question de la souveraineté sanitaire de la France

La cession d’Opella par Sanofi pose de manière aiguë la question de la souveraineté sanitaire de la France. En effet, si le fonds d’investissement racheteur s’engage à maintenir la production sur le territoire, rien ne garantit la pérennité de cet engagement. Pour Frédéric Bizard, économiste spécialisé dans les questions de santé, la délocalisation de la production d’Opella pourrait survenir dans quelques années, malgré les promesses. Cette réalité pousse à s’interroger sur les stratégies prises par la France pour garantir son autonomie en matière de production pharmaceutique.

Il est à noter que les conséquences d’une telle transaction ne se limitent pas à la question de la délocalisation. Elles touchent aussi les conditions de travail. Les fonds d’investissement sont souvent portés vers des rendements immédiats, entraînant parfois des bouleversements dans les relations de travail. Cette nouvelle orientation accroît l’incertitude des salariés d’Opella quant à leur avenir professionnel, ajoutant une pression supplémentaire sur un secteur déjà en difficulté.

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