8 septembre 2024

Alimentation : les oeufs font recette, les Français en mangent 4 par semaine

Consommation d’œufs en France : un record historique

L’année 2024 marque un tournant dans le secteur avicole français : la consommation d’œufs a grimpé de 5,2%, un record sans précédent d’après la CNPO (Comité National pour la Promotion de l’Œuf). Ceci se traduit par une consommation moyenne pour un Français de 224 œufs annuellement, ce qui représente approximativement quatre œufs par semaine. Cet engouement pour l’œuf est indubitablement dû à son coût attractif, à la qualité nutritive qu’il offre ainsi qu’à l’affection grandissante du public pour les œufs issus des poules élevées en plein air ou de manière fermière.

D’après les statistiques récentes du CNPO, citées par Les Echos le 19 juin 2024, la consommation des œufs n’a jamais été aussi élevée. En 2023, 15 milliards d’œufs ont été consommés et, parmi ceux-ci, 99% étaient d’origine française. Une capacité à l’autonomie alimentaire nationale qui mérite d’être préservée. Néanmoins, avec l’augmentation de la demande en protéines animales de qualité et abordables, celle-ci est mise en péril. « On sait très bien que si on descend à 80% d’autosuffisance, ce sont les 20% importés qui vont imposer les prix », précise, dans les colonnes des Echos, Yves-Marie Beaudet, président du CNPO.

Inflation maîtrisée pour le plaisir des consommateurs

L’évolution des habitudes de consommation traduit une prise de conscience accrue des Français en matière de bien-être animal. En 2023, plus de 60% des œufs consommés provenaient de poules élevées en plein air, et ce, malgré un coût plus élevé (28 cents par œuf par rapport à 17 cents pour les œufs de poules élevées en cage). Les œufs demeurent une source de protéines animales parmi les plus économiques, en dépit d’une inflation de 25% à 28% en 2023. Toutefois, depuis le début de 2024, on observe une légère diminution des prix, avec une baisse de 0,3% pour tous les œufs et de 1,5% pour les œufs de plein air. Elle est due à l’application de la loi Egalim qui oblige les éleveurs à réviser leurs tarifs en fonction des coûts de production.

Néanmoins, malgré la production importante de 15 milliards d’œufs en 2023, les producteurs peinent à répondre à l’appétit grandissant des Français. L’industrie a été durement affectée par la grippe aviaire, avec un trou d’un million de poules pondeuses. Un déficit qui menace d’accroître les importations, notamment celles en provenance d’Ukraine, même si la France a repris sa place de premier producteur d’œufs en Europe en 2023 avec une production en hausse de 4%. Pour répondre à cette demande en constante hausse, le CNPO a annoncé un projet de construction de 300 poulaillers supplémentaires jusqu’à 2030, ce qui demande un investissement de 300 millions d’euros, dans l’objectif de maintenir un taux d’autosuffisance de 99% et d’éviter ainsi une dépendance aux importations susceptible d’influencer les prix.

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