**Chapeau**: Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé le report de la réforme de l’assurance chômage, initialement prévue pour être mise en application dès le 1er décembre 2024.Œuvre majeure du quinquennat d’Emmanuel Macron, cette réforme a suscité une résistance farouche des syndicats ainsi que les partis politiques, indépendamment de leur position sur l’échiquier politique.
Une réforme controversée rejetée par les principaux partis politiques
Dans le cadre d’un paysage électoral déjà tendu, la suspension de la réforme de l’assurance chômage est un nouvel élément de discorde. Le Rassemblement National (RN) et le Nouveau Front Populaire (NFP), partis en tête au premier tour des élections législatives, avaient clairement exprimé leur volonté de supprimer cette réforme s’ils remportaient l’élection. Ces oppositions sont relayées et soutenues par les huit principales confédérations syndicales du pays, qui ont condamné une réforme jugée comme une attaque contre les chômeurs.
L’annonce de la suspension de la réforme a été saluée par Sophie Binet, figure de proue de la CGT. Elle appelle toutefois à une suppression définitive de cette réforme, pour éviter toute instabilité supplémentaire pour les chômeurs.
Quelles perspectives après la suspension de la réforme ?
Malgré la suspension, la réforme de l’assurance chômage n’a pas pour autant été abandonnée. Des « aménagements » pourraient être discutés après le second tour des élections législatives, comme l’a mentionné Gabriel Attal. L’aspiration du gouvernement est de construire des « majorités de projets et d’idées » qui pourrait mener à des alternatives plus acceptables à la réforme initiale.
Afin de préserver les conditions actuelles de l’assurance chômage en attendant l’issue des élections, un « décret de jointure » sera publié par Matignon. Ce décret permettra de prolonger les conditions actuelles jusqu’au 31 juillet 2024, évitant ainsi un vide juridique préjudiciable pour les chômeurs.