3 décembre 2024

Cheapflation : Foodwatch dénonce une nouvelle « arnaque au prix »

La Cheapflation, le phénomène sournois qui rogne la qualité et gonfle les prix en alimentation

L’industrie agroalimentaire est fréquemment pointée du doigt pour ses pratiques douteuses. L’une d’elles, connue sous le nom de cheapflation, consiste à vendre des produits de moindre qualité à des prix plus élevés. Un phénomène décrié par les consommateurs et mis en cause par l’ONG Foodwatch.

Zooem sur la Cheapflation

Le terme de cheapflation est l’alliage des mots anglais « cheap » signifiant bon marché et « inflation ». Il dépeint un procédé récurrent dans le domaine de l’industrie agroalimentaire où les entreprises choisissent d’amoindrir la qualité de leurs produits, nutritionnellement et gustativement, tout en rehaussant leur tarif au litre ou au kilogramme.

Cette stratégie peut reposer sur la diminution, l’élimination ou le substitut d’ingrédients par d’autres moins chers et de qualité réduite. Cela peut paraître anodin à l’échelle d’un produit, mais pour une entreprise produisant des milliers d’articles, les économies réalisées sont notables.

Foodwatch, à l’offensive contre la Cheapflation

Foodwatch, ONG vouée à la protection des droits des consommateurs, a une nouvelle fois mis en exergue la cheapflation comme une méthodologie opaque et fallacieuse. L’organisation reproche non seulement la déchéance qualitative des produits, mais dénonce également une augmentation tarifaire dérobée aux consommateurs. À l’heure où l’inflation en alimentation a dépassé les 20% en deux ans, cette approche aggrave la précarité alimentaire en rendant les produits sains de plus en plus inaccessibles pour de nombreuses personnes.

Au cours d’une enquête menée avec France Télévisions et diffusée le 6 février 2024, Foodwatch a désigné plusieurs marques de renom pour leur recours à la cheapflation. Parmi celles-ci : Fleury Michon, Maille (Unilever), Milka (Mondelez), Bordeau Chesnel, After Eight (Nestlé), et Findus (Nomad Foods) sont épinglées pour leur introduction à la modification de la composition de leurs produits et leur augmentation des prix sans en informer distinctement les clients. En particulier, dans le communiqué de presse, Foodwatch tacle les surimis de Fleury Michon dont la teneur en poissons a diminué de 11% entre 2021 et 2023 tandis que le prix a gonflé de 40%.

Foodwatch réclame une meilleure transparence

Face à cette situation, Foodwatch plaide pour plus de clarté de la part des industriels. L’ONG sollicite une communication plus transparente concernant les changements apportés aux produits, aussi bien dans leur composition que leur tarification. Comme le souligne l’ONG, la cheapflation, à l’instar de la shrinkflation, est une tactique subtile et difficile à déceler pour les consommateurs.

L’inflation, camouflée derrière des stratagèmes, peine à enrayer la chute du pouvoir d’achat des consommateurs. Foodwatch exhorte les industriels à être plus transparents dans leurs changements de produits et reproche que ces pratiques soient en place depuis 2016, bien avant la montée des prix alimentaires.

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