La « TVA sociale » : Un remède ou un poison pour notre économie ?
Aperçu de la proposition de Bruno Le Maire
Le Ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, dans une tentative d’aborder l’état précaire de nos finances publiques et en dépit d’un taux d’imposition déjà record dans l’UE, propose une mesure audacieuse : l’introduction d’une « TVA sociale ». Celle-ci devrait consister en une transition d’une partie du financement de la protection sociale vers la consommation. En complément, une diminution des cotisations sociales figurant sur les fiches de paie est envisagée. Cette idée, en apparence séduisante pour les grandes entreprises exportatrices, pourrait néanmoins avoir des implications désastreuses pour les petites entreprises locales, qui représentent 98% du tissu entrepreneurial français, engrangeant 6 millions d’emplois et contribuant jusqu’à 33% de notre PIB.
Il est clair que les charges sociales pèsent lourdement sur la compétitivité de nos entreprises, réalité que souligne Le Maire en rejoignant le discours du SDI et d’autres acteurs économiques. Cependant, la « TVA Sociale » pourrait produire un impact différencié selon la taille des entreprises. Si les entreprises exportatrices bénéficieront assurément d’un avantage compétitif, les TPE pourraient au contraire subir un renchérissement des prix, obliger à augmenter leurs propres tarifs sans générer de marge supplémentaire pour les investissements, l’emploi, et le paiement des charges dues à la crise sanitaire.
Impact de la TVA sociale sur les salariés et la recherche d’économies du gouvernement
Alors que la « TVA sociale » semble favoriser les entreprises exportatrices, les salariés risquent d’en pâtir. Le pouvoir d’achat des travailleurs pourrait au mieux stagner, à condition que les revendications salariales ne soient pas ravivées par l’inflation croissante. Cette mesure ne semble pas répondre efficacement au besoin urgent de conserver et de développer l’emploi en cette période économiquement incertaine.
D’une part, il est toujours nécessaire de rechercher de nouvelles économies. Le gouvernement semble s’évertuer à le faire, avec une promesse de 60 milliards d’euros économisés grâce à la simplification, 60 milliards d’euros supplémentaires par la « TVA sociale », et 10 milliards d’euros de coupes budgétaires. Cependant, il est crucial pour les TPE de ne pas être les seules à payer le prix de ces réorganisations. Notre entrepreneurs demandent fortement une refonte des dépenses de l’Etat et des collectivités locales pour faire face aux nombreux défis à venir.