Revirement Stratégique Chez Lidl: L’Acceptation des Titres-Restaurant
Une Nouvelle Politique pour S’adapter à un Marché en Pleine Évolution
Après trois décennies et demie de résistance, Lidl, devenue la marque de supermarché préférée des Français, a décidé d’opérer un virage stratégique en acceptant dorénavant les titres-restaurant dans ses boutiques en France. C’est un changement de cap inédit pour l’enseigne allemande qui, jusqu’ici, n’avait jamais accepté cette forme de paiement, invoquant des frais de gestion trop élevés pour son modèle économique.
Depuis le 2 septembre 2024, les clients peuvent effectuer le règlement de leurs emplettes alimentaires à l’aide de leurs titres-restaurant dans les 1 600 succursales de l’enseigne en France. Toutefois, seuls les paiements par carte titres-restaurants sont pris en compte, les bons papier étant exclus de cette nouvelle offre. Le plafond a été fixé à 25 euros par jour avec certaines exclusions tels que les alcools, les confiseries, les aliments pour animaux et les produits destinés à l’alimentation infantile.
Une Stratégie pour Séduire et Fidéliser de Nouveaux Clients
Ce tournant stratégique a pour objectif d’attirer une nouvelle clientèle que représentent les utilisateurs de titres-restaurant et de l’inciter à déserter d’autres enseignes. Lidl a déployé un programme séduisant pour lancer cette nouvelle initiative : pour chaque paiement via les titres-restaurant, chaque détenteur de la carte de fidélité se verra offrir un bon d’achat équivalent à 10% du montant total de ses achats, à valoir entre le 2 et le 30 septembre.
Les bons d’achats ont une durée de validité d’une semaine. Actions inédites pour l’enseigne, ces initiatives visent à enquérir une clientèle plus large tout en fidélisant les clients réguliers. Un geste qui vient aussi répondre aux difficultés économiques croissantes que rencontrent les consommateurs français.
Répondre à une Crise du Pouvoir d’Achat en Situation Déflationniste
Lidl a pris cette décision dans un contexte de crise du pouvoir d’achat où les prix restent élevés malgré une déflation légère. Selon Michel Biero, vice-président de Lidl France, même si la déflation se fait ressentir avec une baisse des prix inférieure à 1%, cela est insensible pour les consommateurs car les prix restent haussiers de 11% par rapport à il y a deux ans.
M. Biero souligne les complexities que les consommateurs français doivent gérer. Il mentionne notamment une baisse de la consommation de produits plaisirs et produits frais tels que le poisson. Avec cette décision, Lidl affirme sa responsabilité sociale et prend le parti des consommateurs. La fluidité du rapport avec ses clients, l’amélioration de son image et le retour d’anciens clients sont pour Lidl bien plus importants que le coût administratif occasionné par cette mesure. Il ne reste plus qu’à observer si cette stratégie portera ses fruits à long terme.