22 novembre 2024

Livret A : Lestée par les impôts, la collecte s’effondre

Évolution récente de l’épargne défiscalisée française : bilan trimestriel

Contexte d’une décollecte des Livrets A et LDDS

En octobre 2024, les chiffres des deux principaux livrets d’épargne français, le Livret A et le LDDS, ont montré un mouvement de décollecte, respectivement de 1,94 milliards et de 640 millions d’euros. Ensemble, ils ont subi une décollecte de 2,58 milliards d’euros, ce qui trouve habituellement une explication dans les charges fiscales importantes d’octobre. Toutefois, si ce mouvement est conséquent, il était néanmoins inférieur à celui de l’année précédente.

En 2023, une décollecte significative avait également été observée, exacerbée par le fort transfert d’argent vers le Livret d’Épargne Populaire (LEP). Ce dernier bénéficiant du double intérêt d’un taux de rémunération exceptionnel de 6% et d’un relèvement de son plafond à 10 000 euros. Fort heureusement cette année, malgré des taux des Livrets A et LDDS qui tendent à baisser, les statistiques montrent que le LEP reste un choix d’épargne attrayant, notamment pour les ménages modestes.

Previsions de baisse des taux de rémunération des livrets d’épargne

Selon Eric Lombard, directeur général de la Caisse des Dépôts, les taux des Livrets A et LDDS, actuellement à 3%, devraient reculer à 2,5% en février 2025. Cette réduction prévue s’aligne avec le contexte économique actuel d’inflation décroissante. En parallèle, l’attractivité de produits d’épargne de long terme tels que l’assurance-vie et les Plans d’Épargne Retraite gagne du terrain, en partie grâce à des avantages fiscaux.

Toutefois, 2024 a malgré tout été une année favorable pour l’épargne. Les chiffres du cumul de collecte des Livrets A et LDDS depuis janvier témoignent de cette excellente santé, représentant près de 17 milliards d’euros, un montant qui
devrait atteindre les 20 milliards d’euros d’ici la fin de l’année.

Ce bilan attire l’attention sur le fait que l’épargne liquide reprend une place prépondérante dans les choix financiers des Français. Cependant ces derniers restent confrontés à une décision d’investissement délicate : opter pour une épargne disponible mais faiblement rémunérée ou s’orienter vers des placements plus risqués sur le long terme.

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