Le piratage numérique et la contrefaçon : des fléaux pour le secteur sportif en France et en Europe
Un phénomène grandissant
Le visionnage du sport en ligne via des sources illégales séduit un nombre grandissant de françaises et de français. Selon un rapport récent de l’EUIPO (Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle), 11% des résidents de l’hexagone reconnaissent avoir eu recours à ces plateformes pour suivre leur sport favoris. Ce chiffre inquiétant s’élève à 25% chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, plus enclins à se tourner vers les nouvelles technologies et à enfreindre les règles.
Au sein de l’Union européenne, la situation est tout aussi préoccupante. Les infractions aux droits des diffuseurs atteignent 12% de la population totale et ce pourcentage s’élève à 27% chez les 15-24 ans. Outre le piratage de contenu, de nombreux consommateurs, particulièrement dans la tranche d’âge la plus jeune, reconnaissent avoir acheté sciemment des produits contrefaits, ce qui provoque une perte sèche pour l’industrie du sport.
Une riposte à la mesure du fléau
Face à ces statistiques, les autorités européennes ont décidé de passer à l’offensive. Une opération d’envergure, baptisée « Fake Star », a été menée par la police espagnole, en collaboration avec Europol. Pas moins de 8 millions d’articles de luxe et sportifs ont été saisis lors de cette opération, ce qui représente une valeur de revente estimée à 120 millions d’euros. Par ailleurs, 264 personnes suspectées d’être impliquées dans ce type d’activités illégales ont été arrêtées.
L’impact de ce type de fraudes est considérable dans le secteur du sport, où les droits de propriété intellectuelle jouent un rôle financier majeur. Les revenus générés par ces droits, qu’il s’agisse de la vente de produits sous licence ou des droits de diffusion, sont un soutien essentiel pour les sportifs professionnels et le financement des évènements. Aussi, l’EUIPO encourage à travers sa campagne « Play Fair » les supporters à suivre les règles du jeu en privilégiant les offres légales. En outre, le portail Agorateka et diverses initiatives législatives et technologiques permettent de lutter contre les services illégaux en ligne et de sensibiliser le grand public aux conséquences préjudiciables du piratage et de la contrefaçon.