Andorre : vers l’instauration d’une taxe routière pour les visiteurs étrangers
Victime d’un afflux touristique massif qui grève son environnement et ses infrastructures, la Principauté d’Andorre envisage d’imposer une taxe sur les voitures étrangères circulant sur son territoire. Ce projet de loi, qui pourrait avoir des conséquences notables, est également destiné à résoudre la crise du logement qui touche le pays.
Une taxe pour réguler le tourisme de masse
Accueillant environ 9,3 millions de visiteurs en 2023, la modeste Andorre, avec sa superficie de 468 km², est littéralement assiégée chaque année. Les touristes sont principalement attirés par les prix compétitifs de l’alcool, des cigarettes et du carburant. Si cette manne touristique a des retombées économiques positives pour le micro-État de 85 000 habitants, elle pèse également lourd sur son environnement et ses infrastructures. Face à cette situation, le gouvernement andorran envisage d’introduire une taxe routière à l’instar de celles existant en Suisse et en Autriche. Tous les automobilistes étrangers, y compris les travailleurs transfrontaliers et les visiteurs de santé, devront s’acquitter de cette taxe, dont le montant et les modalités d’achat sont encore à l’étude.
Cette initiative s’inscrit également dans le cadre d’une stratégie plus large visant à résoudre la crise du logement qui frappe Andorre. Le boom du tourisme a notamment provoqué une montée en flèche des prix immobiliers, rendant l’accès à la propriété difficile pour la population locale. Cette taxe routière, dont le tarif pourrait fluctuer en période touristique, pourrait aider à rééquilibrer la situation.
Des conséquences économiques à prévoir
L’instauration de cette taxe pourrait avoir un double impact économique. D’une part, elle risque de réduire l’afflux de visiteurs en voiture, ce qui pourrait nuire aux commerces locaux, particulièrement ceux vendant de l’alcool et du tabac, produits phares du tourisme andorran. D’autre part, le gouvernement du Premier ministre Xavier Espot fait le pari d’un tourisme plus responsable à long terme.
Les partisans de cette mesure avancent qu’elle pourrait également encourager le développement d’un tourisme moins dépendant de l’automobile. Cela favoriserait par conséquent les modes de transport plus écologiques et respectueux de l’environnement. En attendant, la proposition de taxe suscite de nombreuses discussions et reste à être finalisée.