27 juillet 2024

Fast-fashion : après la France, la Suisse attaque le chinois Temu

La concurrence déloyale de Temu: en ligne de mire en Suisse

Une plainte pour publicité illicite

La Swiss Retail Federation, porte-parole des détaillants suisses, a récemment saisi le Secrétariat d’État à l’économie (Seco) suite à des accusations portées contre la plateforme de vente en ligne Temu. Selon l’association, Temu se rendrait coupable de « publicité illicite », en proposant des offres trompeuses sous-évaluées et des rabais fallacieux, créant ainsi une concurrence déloyale. Pour les détaillants suisses, ces pratiques nuisent considérablement à leur activité. Dagmar Jenni, directrice de l’association, insiste sur l’urgence pour le Seco d’intervenir rapidement pour veiller au respect strict de la concurrence en Suisse.

Par ailleurs, Temu serait également accusée de desinformation sur la disponibilité de ses produits, incitant les consommateurs à l’achat précipité sous prétexte d’un stock limité. Ces agissements contraires à l’éthique de la concurrence ont abouti à une pression accrue sur la plateforme, non seulement en Suisse, mais également à l’international. Il est à rappeler qu’en mars 2024, Temu et son concurrent chinois Shein étaient déjà sur le grill en Suisse, suite à la demande de Tiana Moser (Vert’lib/ZH) au Conseil fédéral suisse de prendre des mesures à l’encontre de ces plateformes ne respectant pas les normes de vente suisses.

L’incursion de Temu hors des frontières suisses

Le printemps 2024 a été marqué, en France, par le dépôt d’une plainte de l’association UFC-Que Choisir auprès de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) contre Temu. L’entreprise est notamment accusée de ne pas offrir un environnement en ligne sûr et digne de confiance pour les utilisateurs. De plus, l’UFC-Que Choisir critique l’usage d’interfaces trompeuses de la part de la plateforme, visant à encourager les consommateurs à la dépense. Ces actes s’inscrivent dans une tendance croissante à l’échelle européenne à lutter contre les pratiques jugées déloyales de Temu.

L’Allemagne n’est pas en reste, avec la fédération des organisations de consommateurs (VZBV) qui a contraint Temu à réviser sa politique d’affichage des avis et des réductions de prix, bien qu’à présent, ces modifications ne concernent que le marché allemand. Ces différentes actions amorcent un appel à la Commission européenne et aux autorités nationales pour contraindre Temu à se conformer aux nouvelles règlementations sur les services numériques (DSA, en vigueur depuis février 2024), notamment en imposant la garantie de la transparence des algorithmes et la protection contre les contenus illégaux, comme mentionné dans cet article.

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