De l’exclusion à la justice : Le cas Monoprix vis-à-vis d’un client malvoyant
En 2018, l’enseigne Monoprix s’est trouvée au centre d’une controverse majeure. Un client malvoyant, accompagné de son chien-guide, a été expulsé de l’une de leurs boutiques. Arthur Aumoite, victime de cette exclusion discriminatoire, a capturé l’incident en vidéo et l’a partagé sur les réseaux sociaux. Il y dévoile comment le gestionnaire du magasin a refusé son accès, arguant des préoccupations d’hygiène alimentaire. Malgré la présentation de documents certifiant la qualité de son chien-guide, le gérant et le vigile du magasin se sont ligugués pour le chasser.
Depuis lors, Monoprix a présenté des excuses publiques et a pris des mesures disciplinaires à l’encontre des employés concernés. Cependant, l’impact de cet incident a engendré une remise en question plus profonde des lois en vigueur concernant l’accès des chiens-guides aux lieux publics. À présent, l’affaire est portée devant les tribunaux, avec l’espoir qu’elle provoque une évolution de la jurisprudence et une meilleure protection des droits des personnes porteuses de handicap.
Un tournant pour les droits des personnes handicapées
Malgré une loi existante depuis 1987 garantissant l’accès des chiens-guides à tous les lieux publics, les sanctions en cas d’infraction sont peu dissuasives, se limitant généralement à une amende. Cette affaire n’est, malheureusement, pas un cas isolé : selon différentes associations, on compte pas moins de 200 refus d’accès pour les chiens-guides chaque année en France. Cela soulève l’urgence de renforcer les lois et les sanctions pour mieux protéger les droits des personnes handicapées et de leurs chiens-guides.
La comparution de Monoprix, ce vendredi 5 juillet 2024, témoigne d’un changement de cap. En soutenant leur cause, Arthur Aumoite et diverses associations, comme l’Association Nationale des Maîtres de Chiens Guides (ANM) et la Fédération Française des Associations de Chiens Guides d’Aveugles, espèrent influencer la jurisprudence actuelle. Pour eux, il s’agit plus largement d’une avancée nécessaire vers l’égalité des droits pour les personnes porteuses de handicap dans les espaces publics.