27 juillet 2024

Diabète : la marge record de ce médicament fait polémique

La réalité du prix de l’Ozempic : La différence entre la production et la vente

Un coût de production et un prix de vente très divergents sur le marché de l’Ozempic

L’analyse récente du coût de production de l’Ozempic, un remède phare de l’entreprise pharmaceutique danoise Novo Nordisk, a montré des disparités considérables par rapport à son prix de vente. Selon les recherches menées par l’Université de Yale, l’Hôpital King’s College de Londres et Médecins Sans Frontières, le coût de sa fabrication serait seulement de 4,73 dollars. En revanche, en fonction du marché, ce médicament est affiché à des tarifs bien supérieurs, tels que 353,74 dollars aux États-Unis, 130 dollars en France, et 80 dollars en Angleterre pour un traitement mensuel.

Il convient de noter, selon les déclarations d’anciens employés et conseillers de Novo Nordisk, que la moitié des frais de production de l’Ozempic est due au stylo injecteur multidose, qui coûte 2,83 dollars. Cette différence de coût soulève des questions sur la transparence des coûts de production et des prix des produits pharmaceutiques.

Domination des laboratoires sur le marché du diabète

Les fabricants de médicaments justifient souvent ces différences par les coûts élevés de recherche et de développement (R&D). Par exemple, Novo Nordisk réplique que le développement d’un nouveau médicament peut nécessiter jusqu’à 15 ans et plus d’un milliard d’euros. Pourtant, vu l’écart considérable entre le coût de production et le prix de vente de l’Ozempic, cette explication suscite des doutes. En 2021, on estimait à 531 millions le nombre de personnes atteintes de diabète à travers le monde. En France seulement, on compte 4,5 millions de diabétiques.

Ces chiffres donnent un aperçu de l’envergure du marché pharmaceutique du diabète. Trois entreprises pharmaceutiques dominent 90 % du marché de l’insuline et des antidiabétiques : Novo Nordisk, Eli Lilly et Sanofi. Cet oligopole leur donne une grande latitude dans la fixation des prix, les mettant à l’abri d’une compétition sérieuse.

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